Au bout de deux jours de travaux du Haut conseil supérieur à la magistrature, les premières conclusions ont commencé à filtrer. Elles portent, notamment, sur la révocation de six magistrats reconnus coupables de corruption, de trafic, d’abus d’influence et de manquement à l’obligation de réserve. Quinze dossiers resteraient à examiner, concernant dix-sept magistrats dont la comparution est attendue, indique le journal Le Soir d'Algérie.
La purge semble se poursuivre donc, sans satisfaire pleinement toutefois l'homme de la rue. Car, en pareil cas, les justiciables du commun, confondus dans ce genre de crimes ou de délits, sont généralement passibles de prison ; ce qui est loin d'être la sanction retenue contre ces magistrats reconnus pourtant coupables. En décrédibilisant la justice, cela ne fait que confirmer le vieil adage qui dit que les loups ne se mangent pas entre eux.
C'est déjà, néanmoins, un premier geste non dénué d'intérêt qui ne manquera pas d'influer positivement sur le comportement du corps de la magistrature, trop souvent décrié pour son arrogance ou ses excès, parce que surtout trop assuré de l'impunité.
Comme seule circonstance atténuante pouvant profiter aux plus jeunes, il y a toujours, faut-il le souligner, cette propension insensée à nommer aux fonctions de magistrat des nouvelles recrues souvent inexpérimentées et insuffisamment formées sur les questions particulièrement humaines. Donner pouvoir à un jeune blanc-bec, ne connaissant encore rien de la vie, pour décider de la liberté et même de la mort d'un homme relève, à n'en pas douter, d'une entreprise bien hasardeuse voire périlleuse pour la société en général.