Des jours meilleurs s'annoncent pour le GNL

Le journal La Tribune rapporte que, selon ExxonMobil, le GNL, le gaz naturel liquéfié, est promu à un brillant essor. La demande mondiale est appelée à grimper de 400 % d'ici 2030 : "La demande mondiale de GNL devrait croître, d'environ 100 millions de tonnes par an en 2000 à plus de 500 millions de tonnes par an en 2030". De tels propos ont été tenus, selon le même journal, par André Swiger, président de cette compagnie, lors d'une conférence tenue récemment à Bangkok.

Une telle projection explique donc tout l'intérêt et la frénésie qui accompagnent ces derniers temps, dans leurs négociations avec les pays détenteurs de gisements de gaz, les responsables des grosses entreprises pétrolières. La précipitation et l'empressement avec lesquels l'Europe notamment a dépêché ses ministres concernés en Algérie ou en Libye témoignent de sa volonté de s'assurer d'ores et déjà et à meilleur compte un approvisionnement satisfaisant en GNL, durant les décennies à venir. C'est pourquoi aussi Sarkozy, lors de son dernier passage à Alger, avait même vanté l'apport de la France en matière nucléaire en échange de gaz.

N'est pas bête non plus Poutine qui, dès 2006, s'était rapproché d'Alger pour lui insuffler l'idée de la création d'une OPEC du gaz, pour préserver, en la matière, les intérêts communs des deux pays, l'un comme l'autre grands producteurs. La levée de boucliers, dans l'U.E., qui avait suivi immédiatement l'annonce d'une telle perspective peu alléchante pour elle trouvait sa raison d'être dans cette volonté, sans doute toujours entretenue à ce jour, de continuer à obtenir à moindres frais le gaz, tout comme cela était le cas des décennies durant pour le pétrole.