A l’issue des travaux de cette réunion au sommet, sur laquelle étaient braqués tant de regards et assis tant d’espoirs, les grands de ce monde sont restés finalement divisés sur un certain nombre de questions cruciales, comme le Kosovo, le Darfour, la lutte contre l’effet de serre, bien qu’ils se soient entendus, sans toutefois prendre des engagements précis, sur l’aide à l’Afrique, les sanctions dirigées contre l’Iran et la Corée
du Nord.
Au Kosovo, si une convergence a fini par se dessiner en faveur de l’indépendance du pays, la Russie s’est aussitôt déclarée contre en exhibant la menace d'user de son droit de véto, au Conseil de sécurité, pour s’opposer à cette solution. A été rejetée du coup, toute espèce de compromis, tel que celui avancé par Sarkozy d’octroyer un délai supplémentaire de 6 mois à Belgrade et Pristina pour trouver eux-mêmes un terrain d’entente.
Sur le Darfour, le consensus réuni en vue de faire traduire en justice les auteurs d’atrocités et d'inviter le Soudan à recevoir une force de paix des Nations Unies et de l’Union africaine n’a rien tranché, en vérité, sur la question de fond. A côté du prétendu génocide, dont la genèse remonte à quelques décennies, couve, faut-il rappeler, l'épineux problème de l’exploitation des gisements pétroliers du sud pris en main par la Chine, mais que les Anglo-américains convoitent. La Chine étant partie prenante au G8 et au Conseil de sécurité, où elle dispose d'un droit de véto, est aujourd’hui un pays dominant de la scène internationale, qu'il faut ménager à tout prix.
Contre l’effet de serre, la position de principe des USA n’ayant en rien évolué sur le fond, l’entente réalisée entre les autres partenaires, même si elle est positive, reste évidemment insuffisante sans l'implication de Washington, premier pollueur de la planète.
En promettant à l’Afrique, au plan sanitaire d’un côté, une aide de 60 milliards de dollars pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, au cours des prochaines années, et de l’autre, sans indiquer sa destination, le double de l’aide consentie à Gleneagles, soit 50 milliards de plus et par an, à partir de 2010, d’aucuns craignent que, faute d’échéances précises, il s’agisse là de simples vœux pieux.
Le G8 a exhorté, certes, l’Iran à cesser l’enrichissement de son uranium, et la Corée du Nord à renoncer à ses essais de missiles et d’armes nucléaires, sous peine d’alourdir les sanctions déjà prises contre eux. Mais, il a laissé dans l'ombre la nature des sanctions envisagées si les deux pays passent outre aux injonctions reçues.
Les conclusions à retenir sont, en définitive, peu constructives, comme le soulignent les observateurs, dans la mesure où les plus riches de ce monde continuent de ne s'intéresser qu'à leurs intérêts propres et seulement aux leurs.