En Egypte, où l’homosexualité peut conduire en prison, il est encore moins conseillé de déclarer sa séropositivité.
C’est pourtant ce qui est arrivé, à la suite d’une bagarre, en octobre dernier, au Caire, où l'un des deux hommes arrêtés a commis l'imprudence de reconnaître sa séropositivité, rapporte une dépêche de l’AFP.
Ayant par suite refusé de signer les procès-verbaux dressés contre eux par la police pour justifier leur arrestation, les deux inculpés sont depuis enchaînés à leur lit d’hopital, 23 heures par jour, le procureur tardant à ce jour encore de définir les charges retenues contre eux. D’après Human Rights Watch, l’enquête menée à la lumière des indications recueillies dans leurs affaires personnelles a abouti, par ailleurs, à l’arrestation de deux autres homosexuels, puis à quatre autres hommes surpris dans un appartement où s’était trouvé l’un de ces derniers.
Des mauvais traitements ont été infligés notamment à celui de ces quatre reconnu porteur du virus du sida, que l’on a également enchaîné à son lit d’hôpital 23 h par jour. Et les quatre ont été condamnés à un an de prison pour « débauche ».
HRW s’est particulièrement indignée de l’attitude des autorités égyptiennes qui, loin de porter assistance aux séropositifs en les faisant soigner, préfèrent les jeter en prison, multipliant ainsi à l’infini les risques de contagion aux conséquences incalculables.
Il faut dire que l’homosexualité reste un vrai tabou chez les Arabes qui la considèrent plutôt comme un crime à sanctionner parfois par la peine de mort.