La Tribune.fr - 3.07.2014
Après BNP Paribas, d'autres grandes banques européennes à l'image de Crédit Agricole, Deutsche Bank et UniCredit sont dans le collimateur de Washington et risquent des sanctions.
À qui le tour, après les déboires de BNP Paribas avec les autorités américaines pour avoir brisé l'embargo sur l'Iran ? À peine l'affaire réglée, les regards se tournent déjà vers d'autres grandes banques européennes, à l'image de l'allemande Deutsche Bank, qui a indiqué mercredi qu'elle coopérait avec les États-Unis, qui enquêtent sur ses transactions en dollars menées pour le compte d'entités de pays eux aussi frappés par des sanctions économiques américaines.
Demandes d'informations
"Nous avons reçu des demandes d'informations des agences de régulation concernant l'historique des ordres de paiements en dollars effectués via nos institutions financières américaines", a précisé par courriel Michael Golden, un porte-parole de la banque.
Le but de ces demandes est de vérifier si ces opérations en dollars sont "conformes" aux lois américaines, a-t-il ajouté, sans donner le nom des agences en question. "Nous coopérons avec les régulateurs", a-t-il simplement confié.
Des "pénalités importantes" possibles
"Elles peuvent déboucher sur l'imposition de pénalités financières importantes ou l'effet inverse", selon le porte-parole.
Comme d'autres grandes banques européennes, Deutsche Bank, qui essaie d'apaiser des craintes sur sa capacité à absorber de lourdes pertes, est soupçonnée par les États-Unis d'avoir fait des affaires avec des entités soudanaises, iraniennes et syriennes, selon des sources proches du dossier.
Société Générale, Crédit Agricole et UniCredit aussi dans le viseur
Deutsche Bank n'est pas seule dans la liste des potentiels successeurs de BNP Paribas. Ainsi la banque française Société Générale a-t-elle lancé récemment un audit interne et "engagé des discussions avec l'Office of Foreign Assets Control", l'autorité chargée de faire appliquer les sanctions économiques prononcées par les États-Unis. Sa compatriote et rivale Crédit Agricole a pour sa part procédé à un examen interne des transactions en dollars effectuées notamment par Crédit Agricole CIB, sa banque de financement et d'investissement.
La justice américaine enquête aussi sur des activités de la filiale allemande UCB AG de la première banque italienne Unicredit, avec l'Iran. Unicredit a d'ailleurs provisionné un peu plus de 1 milliard d'euros pour couvrir ses frais juridiques.
Toutes ces enquêtes entrent dans le cadre d'une série d'investigations menées depuis 2009 au sein d'établissements financiers qui auraient transféré des milliards de dollars pour le compte d'entités soumises à des sanctions, en profitant d'une faille aux États-Unis qui a pris fin en 2008.
(http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/20140703trib000838278/apres-bnp-deutsche-bank-dans-le-viseur-de-la-justice-americaine.html)