Francetv.info avec AFP - 5.06.2014
Le président russe s'est exprimé sur la crise en Ukraine et a épinglé les Américains, deux jours avant sa venue en Normandie.Il ne compte pas se faire oublier. Jugé indésirable au sommet du G7 à Bruxelles (Belgique) pour la première fois depuis 17 ans, Vladimir Poutine a tenu à répondre à distance aux dirigeants du club des pays les plus développés du monde.
Invité d'
Europe 1 et TF1, le président russe a notamment évoqué la crise en Ukraine et ses relations avec les États-Unis, à la veille de sa venue en France et deux jours avant les commémorations du 70e anniversaire du Débarquement allié. Morceaux choisis.
Sur les Américains : "Des preuves ? Qu'ils les montrent !"Vladimir Poutine a réservé ses critiques les plus vives aux Américains, qu'il a mis au défi de présenter, de prouver l'implication militaire russe dans l'est de l'Ukraine. Accusé par les États-Unis de laisser passer des "combattants" et des "armes", il s'est exclamé : "
Des preuves ? Mais qu'ils les montrent !"
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Nous avons vu, tout le monde a vu, comment le secrétaire d'État américain (ColinPowell) avait montré des preuves de la présence d'armes de destruction massive en Irak", a ironisé le chef de l'État russe, faisant allusion aux accusations infondées lancées en 2003 par les États-Unis pour justifier l'intervention militaire contre Saddam Hussein.
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Affirmer, c'est une chose. Avoir des preuves, c'est autre chose. Je vous le répète : il n'y a aucune force russe, aucun instructeur russe dans le sud-est de l'Ukraine. Il n'y en a pas eu et il n'y en a pas", a encore jugé Vladimir Poutine.Plus tôt dans la journée, Barack Obama a dénoncé les "
sombres manœuvres" de Moscou en Ukraine. Les deux hommes ne devraient pas se rencontrer vendredi en Normandie.
Sur Hillary Clinton : "Préférable de ne pas débattre avec les femmes"
Le président russe a aussi violemment taclé Hillary Clinton, qui l'avait comparé à Hitler en mars."
Vous savez, il est préférable de ne pas débattre avec les femmes", a-t-il tranché, sourire aux lèvres.
Pour lui, l'ancienne secrétaire d'État américaine "
n'a jamais été trop subtile dans ses déclarations." Et de poursuivre : "
Quand les gens dépassent les limites, ce n'est pas parce qu'ils sont trop forts, mais parce qu'ils sont trop faibles. Mais peut-être que la faiblesse n'est pas la pire des caractéristiques pour une femme."
Sur le président ukrainien : "Je ne compte éviter personne"Le chef du Kremlin a toutefois montré patte blanche vis-à-vis du président élu ukrainien pro-occidental, Petro Porochenko. Ce dernier sera présent en France pour le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. Et Vladimir Poutine se dit prêt à le rencontrer. "
Je ne compte éviter personne et parlerai, évidemment, à tout le monde", a-t-il assuré, alors que Moscou n'a pas formellement reconnu le président élu le 25 mai.
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Je pense que Petro Porochenko a une chance unique : il n'a pas encore de sang sur les mains et il peut suspendre cette opération punitive et commencer un dialogue direct avec ses citoyens de l'Est et du Sud du pays", a analysé Poutine.
Selon lui, "
le pouvoir ukrainien doit ouvrir un dialogue avec sa population : cela ne doit pas se faire avec des chars et des avions mais par la négociation". Une référence à l'opération militaire menée par l'armée ukrainienne depuis le 13 avril pour reprendre le contrôle des régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk.
(http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/etats-unis-ukraine-vladimir-poutine-indesirable-au-g7-regle-ses-comptes_614577.html#xtor=AL-79-[article])