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 Paris dément avoir vendu des satellites espions piégés aux Émirats

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Arthémis
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Arthémis


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MessageSujet: Paris dément avoir vendu des satellites espions piégés aux Émirats   Paris dément avoir vendu des satellites espions piégés aux Émirats EmptyVen 24 Jan - 11:26

À quoi jouent les Émirats? S'estiment-ils sortis vraiment de leur moyen-âge pour prétendre jouer désormais dans le cercle des grands? En tout cas, l'article ci-après du journal "Le Point" qui met au jour une curieuse manifestation de leur intérêt pour l'espace pose de multiples interrogations. Lisons donc ce journal, d'abord, avant de commenter l'information...

Le Point.fr - 24/01/2014
par Jean Guisnel
La France aurait-elle remis aux Américains des clés d'accès clandestines à ses satellites espions ? C'est (beaucoup) plus compliqué que ça...

Sur fond de scandale portant sur l'espionnage planétaire de la NSA, l'affaire a fait le tour du petit monde spécialisé dans le renseignement. Le 6 janvier dernier, l'hebdomadaire spécialisé américain Defense News écrivait que le contrat de 800 millions d'euros portant sur la vente de deux satellites-espions français aux Émirats arabes unis (Contrat Eagle Eye) par l'industriel Astrium, devenu depuis Airbus Defense & Space, est "plombé". Citant une source aux Émirats, l'hebdomadaire écrivait que les satellites français qui doivent être livrés en 2018 contiennent "deux composants spécifiques fournis par les États-Unis, procurant à ce pays un accès clandestin (backdoor) aux données transmises à la station-sol". L'article ajoute que des spécialistes chinois et russes se seraient mis sur les rangs pour remplacer les dispositifs américains contestés. Regardons cela de plus près.

ITAR-free ?

Première observation : les satellites comportent bien des composants américains considérés comme sensibles par Washington. À savoir que les États-Unis ne livrent ces éléments à des étrangers qu'à la condition que des clauses techniques précises soient respectées. Ces composants sont appelés ITAR (International Traffic in Arms Regulations), du nom de la loi américaine qui en définit les règles d'exportation. Et les négociations en cours pour que la vente puisse se faire se déroulent non avec les industriels installant leurs équipements sur les matériels qu'ils vendent, mais bien avec le client final. Donc les Émirats arabes unis. Les Français auraient pu vendre des engins dits "ITAR-free", mais ils ne l'ont pas fait, sans doute à la demande du client. Nous écrivons "sans doute", car personne - ni dans l'industrie, ni à la défense - ne s'exprime sur ce point. Pas davantage que sur les autres, d'ailleurs... Il est très vraisemblable que les composants concernés portent sur le cryptage des transmissions des images dans l'espace et à terre, ainsi que sur le positionnement. Ce dernier repose sur des terminaux GPS américains, mais aussi sur des systèmes de recalage stellaires purement nationaux et tout aussi précis. C'est sûrement un hasard si Airbus Defense & Space est justement - ces jours-ci très précisément - à la recherche en urgence d'experts de cette spécialité stratégique bien de chez nous.

Modèle numérique de terrain

Deuxième observation : les satellites français Falcon Eye - une version "export" des engins nationaux Pléiades - sont bien sûr destinés à observer la terre, mais pas seulement. L'une de leurs finalités concerne la création de modèles numériques de terrain, ou MNT. Ces derniers ne sont autres que des cartes intégrées notamment dans les ordinateurs d'avions et de missiles, permettant à ces derniers d'atteindre leurs cibles avec une extrême précision à très basse altitude, grâce à leurs radars de "suivi de terrain" comparant le sol et les images stockées dans leur mémoire.

Les Mirage 2000-9 et les missiles Black Shaeen vendus aux Émirats arabes unis dans les années 1990 sont dotés de ces équipements, mais l'armée de l'air locale demeure dépendante de ses fournisseurs français pour disposer des données du ciblage. Lequel concerne essentiellement l'Iran. Or dans cette partie du monde, les armes vendues par les Occidentaux, y compris par les Français, disposent toutes de "clés" interdisant d'observer et a fortiori d'atteindre Israël. Les Américains veillent au grain aujourd'hui comme hier, et les Émiratis sont parfaitement au courant et prêts à jouer le jeu. Ce qui ne les empêche pas de s'être battus bec et ongles ces dernières années pour disposer de satellites "nationaux" qui leur permettront de recueillir et d'exploiter de manière autonome des données stratégiques de première importance.

Les affaires continuent

Signalons enfin que si les Émiratis et les Français demeurent des alliés, la relation client-fournisseur passe par des hauts et des bas. Extrêmement coriaces en affaires, les princes du Golfe avaient plumé les Français dans les années 1990 en leur achetant des chars Leclerc à des conditions qui ont ruiné notre Trésor public. Et ils ont bien l'intention de luxer l'épaule de Dassault à force de lui tordre les deux bras, avant d'acheter des Rafale. Mais dans l'affaire des satellites, jure une source française, les conversations sont apaisées après la signature du contrat de vente en juillet dernier. Le prince héritier d'Abu Dhabi et ministre de la Défense des Émirats, Cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, est passé par Paris la semaine dernière. Il y a rencontré deux responsables de haut rang : le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian, avec qui il discute des contrats à venir. Et le président de la République, avec lequel il a déjeuné à l'Élysée. Selon nos informations, la question du contrat Falcon Eye n'a pas été abordée. Les autres affaires en cours ont en revanche fait l'objet de discussions. Les affaires continuent.

(http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/paris-dement-avoir-vendu-des-satellites-espions-pieges-aux-emirats-24-01-2014-1783847_53.php)
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