Sur dénonciation, un restaurateur casablancais, qui vendait de la viande de chien, et non de boeuf comme il le prétendait, a été arrêté. A l'issue de son jugement, il a été condamné à six ans de prison ferme et à 10 000 dirhams d'amende, soit 900 €.
Ses quatre complices, chargés de rabattre les chiens et de les tuer, ont écopé, eux, de 8 mois à quatre ans de prison.
Le gargotier a été trouvé en possession de quantités importantes de cette viande et de saucisses avariées. Aux enquêteurs, il a avoué qu'il mélangeait des produits chimiques à la chair canine pour en d'atténuer les odeurs et la couleur.
A la différence des Casablancais, grands amateurs de saucisses grillées, les Oranais, à une certaine époque, se faisaient rouler en achetant de la viande d'âne, prise pour celle de boeuf. Le plus piquant de l'histoire, une fois présentée devant le tribunal, est la réplique donnée par le boucher à son juge. Celui-ci lui ayant demandé, avec une espèce de moue trahissant son écoeurement, s'il n'éprouvait aucune honte à faire manger de l'âne à ses clients, s'était entendu répliquer : "Mais, monsieur le juge, ils ne risquaient rien mes clients. Pour preuve, vous avez dû vous-même manger de cette viande d'âne, puisque je vous en ai vendue aussi."
Le juge fut pris alors d'un tel haut-le-coeur qu'il s'efforça immédiatement de rendre en public ce qu'il avait bouffé... depuis bien des semaines, en réalité. Et l'auditoire se transforma alors en une espèce de spectacle où les gens riaient à gorge déployée.