TSA - 15.04.2012
par Riyad Hamadi
Le football algérien s’enlise dans la violence. Samedi, le match opposant le MC Saïda à l’USM Alger a failli se terminer en véritable carnage. À la fin de la rencontre, des supporteurs de l’équipe locale, survoltés, ont envahi le stade. Ils ont agressé à l’arme blanche six joueurs et un dirigeant de l’équipe visiteuse. L’ex‑international Laifaoui et Cherchar ont été blessés grièvement. Ils sont toujours en observation à l’hôpital de la ville. Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a regretté et dénoncé ces agressions. « Je regrette et je dénonce ce qui s’est produit samedi au stade de Saïda, par la faute d’une bande de sauvages sans foi ni loi. Je suis vraiment écœuré et je ne trouve pas les mots pour exprimer ma déception », a‑t‑il affirmé à l’APS.
La commission de discipline de la Ligue, présidée par Hamid Haddadj, se réunira lundi pour traiter cette grave affaire. Pour le président de la LFP, les sanctions doivent « être exemplaires ». Les instances chargées de la gestion du football doivent, cette fois, frapper d’une main de fer. Le MC Saïda n’a plus sa place en Ligue 1 ni en Ligue 2. Sa rétrogradation en division d’honneur doit être prononcée. Des sanctions financières doivent suivre contre les dirigeants du club. Les clubs sont et doivent être les premiers responsables du comportement de leurs supporteurs à l’intérieur et en dehors des stades de football. C’est le cas partout à travers le monde. L’Algérie ne doit pas faire exception à la règle. Rien ne justifie l’emploi de la violence contre des joueurs sur un terrain de football.
À Saïda, le service d’ordre a failli. Les forces de police ont été débordées par les supporteurs. Comment des supporteurs armés de couteaux ont‑ils réussi à entrer dans le stade ? Les dirigeants du MC Saïda, au lieu de démissionner et de présenter leurs excuses aux Algériens, ont accusé l’arbitrage d’être à l’origine de cette violence aveugle qui éloigne des stades tous les vrais amateurs du ballon rond. Les erreurs d’arbitrage font partie du jeu. Même en Europe, les arbitres sifflent parfois des pénaltys et des fautes imaginaires, accordent des buts décisifs marqués de la main, ne sifflent pas des hors‑jeu flagrants… Mais les supporteurs restent dans les tribunes. La commission de discipline de la LFP doit donc donner l’exemple, car la violence a atteint un seuil inacceptable.
Désormais, même les joueurs ne sont pas en sécurité sur nos terrains de football. Les instances chargées de la gestion du football doivent ensuite s’intéresser à l’arbitrage, dont les fautes successives peuvent provoquer de véritables émeutes et conduire à des drames. En outre, la LFP doit forcer les clubs à encadrer leurs supporteurs, à les former pour que les matchs de football deviennent de véritables spectacles. Les services de sécurité sont également interpellés pour anticiper les violences lors des matchs à haut risque. Comme ce fut le cas à Saïda où l’équipe locale, menacée de relégation jouait sa survive en Ligue 1. Et l’équipe visiteuse, qui joue le titre, veut récupérer son fauteuil de leader.
Les services de sécurité doivent également recenser les supporteurs les plus violents pour les interdire de stade. Les graves incidents de Saïda ont été précédés par les affrontements sanglants entre les supporteurs de l’USMH et de l’USMA, il y a deux semaines, au stade du 5 Juillet à Alger, lors d’un match de coupe d’Algérie. Dans les divisions inférieures, la violence dans les stades est quotidienne. Elle fait presque partie du jeu.
Portail