TSA - 28.12.2011
par Hadjer Guenanfa
Exclus de la vie politique en vertu de la nouvelle loi sur les partis, les anciens dirigeants de l'ex‑Front islamique du salut (FIS) ne décolèrent pas. Après avoir dévoilé leur intention de saisir les instances internationales, ils publient ce mercredi 28 décembre un mémorandum de quatorze points dans lequel ils dénoncent le nouveau texte. « L'Assemblée populaire nationale a voté le 6 décembre dernier une loi sur les partis pour interdire à une catégorie de la population algérienne d'user de ses droits politiques et civiques sur la base d'un certain nombre de fausses accusations concoctées par les janviéristes », écrivent cinq anciens dirigeants du FIS : Ali Belhadj, Kamel Guemazi, Abdelkader Omar, Abdelkader Boukhamkham et Ali Djeddi.
Selon eux, l’APN, qui a voté la loi, est une assemblée non représentative. Mais cette loi a été promue grâce à des ordres venus « d'en haut », précisent‑ils. Le texte de référence de la nouvelle loi sur les partis politiques, à savoir la loi sur la réconciliation nationale, est tout aussi illégitime à leurs yeux. « Une loi qui a criminalisé la victime qui a gagné à travers les urnes et a donné l'immunité aux janviéristes », écrivent‑ils.
Pour les signataires du mémorandum, les dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques sont en contradiction avec la Constitution, les conventions internationales ratifiées par l'Algérie et la charia. Ils affirment que l'islam conçoit l'activité politique non comme un droit mais comme un devoir. Ils soulignent également le caractère « colonial » de cette interdiction faite à des Algériens et préviennent contre les fâcheuses conséquences qu'elles pourraient avoir. Les dirigeants de l’ex‑FIS assurent qu'ils « ne vont pas se taire » et qu'ils useront de tous les moyens « légaux » pour revenir en politique.