L'Expansion.com avec AFP - 03/04/2012
Alors qu'une société américaine s'apprête à commercialiser une voiture volante baptisée "Transition", une firme hollandaise riposte en annonçant le succès des premiers essais d'un concept concurrent de "gyrocoptère", le PAL-V.
La voiture volante hollandaise PAL-V "
La voiture volante est un rêve qui nourrit des générations depuis près de 100 ans. Ce rêve est maintenant une réalité. Cela sera révolutionnaire en termes de transport porte-à-porte, comme l'a été la transition de la voiture à cheval à l'automobile." Voici le type d'argumentaire auquel vous risquez d'être confronté dans les prochaines années. Il est tiré du communiqué de presse (en français) de la société hollandaise PAL-V, publié lundi en 7 langues dont le chinois et l'hindi, pour annoncer au monde le premier vol réussi de sa voiture volante sur une base militaire néerlandaise. Il s'agit en fait d'un autogyre appelé PAL-V pour "
Personal Air and Land Vehicle". Autrement dit "Véhicule terrestre et aérien personnel".
Hasard ou pas, cette annonce est intervenue le même jour que celle de la société américaine
Terrafugia,
qui développe un projet concurrent de voiture volante. Baptisée "
Transition", cette voiture-avion a réussi le 23 mars un vol test de 8 minutes qui la rend apte à la commercialisation d'ici la fin de l'année au prix de 279.000 dollars. Soit un peu moins de 210.000 euros
Le prototype de voiture hélicoptère de PAL-V n'en est pas encore là. Sa commercialisation n'est pas prévue avant 2014. Mais son prix est déjà à peu près connu: il tournerait entre 250 et 300.000 euros.
Cet autogire biplace (appareil à rotor, similaire à un hélicoptère) à trois roues peut atteindre 180 km/h sur la terre comme dans les airs, affirme Robert Dingemanse, le directeur de la société PAL-V, installée à Raamsdonksveer. Il a été développé en collaboration avec l'université de Delft et le Laboratoire national pour l'aérospatiale. Son autonomie est de 1.200 kilomètres sur terre et de 500 kilomètres dans les airs (jusqu'à près de 800 pour la "
Transition"). Ses pales peuvent être repliées lorsque l'engin est au sol.
"
Ce qui le rend également unique, c'est le fait qu'il respecte les normes du gouvernement à la fois pour les trajets dans l'air et sur la route", souligne Robert Dingemanse. "
Il n'y a donc pas besoin de nouvelles infrastructures".
Comme sa concurrente
Terrafugia, PAL ne permettra pas toutefois d'échapper aux embouteillages car il doit s'élancer sur 165 mètres pour décoller (contre 762 mètres pour la voiture avion américaine) et a besoin d'une piste de 30 mètres pour atterrir. Il ne peut donc être piloté qu'à partir d'un aéroport ou d'un champ d'aviation. "
Avant, le voyage dans les airs était basé sur les transports en commun", a soutenu Jacco Hoekstra, doyen de la faculté d'ingénierie aérospatiale de l'université de Delft: "
il deviendra beaucoup plus personnel".
"
Sur route, le véhicule aérodynamique à trois roues associe le confort d'une voiture à l'agilité d'une moto grâce à son système avant-gardiste d'" inclinaison" breveté. Un PAL-V accélère alors comme une voiture de sport", vante encore le communiqué de presse. Obtenir un permis pour le conduire ne nécessiterait que 20 à 30 heures de formation, jure aussi l'entreprise. Soit à peu près le même temps évalué par
Terrafugia pour apprendre à piloter sa voiture avion.
Voir le test en vol du PAL-V :Reste que d'autres sociétés se sont lancées dans le développement de voitures volantes.
Moller International, également américain, développe ainsi un avion personnel à décollage et atterrissage verticaux. La bataille est véritablement lancée.
(http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/la-guerre-des-voitures-volantes-est-declaree_290026.html#xtor=AL-189)