Le Soir d'Algérie - 8.03.2012
De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
L’on ne saura jamais si le nouveau dispositif mis en place par les services consulaires français consistant à contrôler les retours effectifs des bénéficiaires de visas après leur visite en France concerne uniquement les Algériens ou les citoyens d’autres pays et surtout quels sont les pays soumis à cette règle.
En effet, questionné au point de presse de mardi par un journaliste qui lui demandait « si ces mesures ne concernaient que les Algériens », le porte-parole du Quai d’Orsay a plus qualifié cette mesure de « non-discriminatoire, une pratique ancienne et universelle ».
Mais pour le coup, l’on ne saura pas en direction de quels pays cette mesure est appliquée, même si le porte-parole ajoute qu’il ne « s’agit pas d’une pratique qui concerne le seul consulat général de France à Alger » et que « la quasi-totalité des consulats français y ont recours ». Et pour convaincre, le Quai d’Orsay ajoute : « Il ne s’agit pas d’une disposition récente mais au contraire d’une pratique ancienne. Il suffit pour s’en convaincre de lire le rapport du sénateur Gouteyron de 2007 qui est toujours disponible sur le site internet du Sénat et une instruction de mai 2011 qui vise à harmoniser cette pratique de manière à ce qu’il n’y ait pas de disparités entre ce que fait tel de nos consulats ou tel autre partout dans le monde. »
Et c’est bien là que réside le problème. En fait, jusqu’à cette instruction de mai 2011, l’Algérie n’était pas concernée et depuis, l’on a appliqué la mesure à nos citoyens sans que l’on sache d’ailleurs qui nous accompagne dans cette nouvelle charrette des nouveaux contrôles de retour. Comme pour atténuer le choc, le porte-parole précise que « chaque année, le consulat général délivre 100 000 visas et ce contrôle n’a porté que sur 4,2% de ce total ». Mais très généreux et soucieux de l’intérêt des demandeurs de visa eux-mêmes, le porte-parole conclut : « C’est une pratique qui est la plupart du temps utile pour les demandeurs de visa eux-mêmes parce que cela permet d’éclaircir telle ou telle zone d’ombre dans un dossier de demande de visa.» Tout est dans «ces zones d’ombre ».
K. B.-A.