Le Rassemblement des musulmans de Francé, proche du Maroc, a remporté les élections organisées ces derniers jours à l'effet de désigner la nouvelle équipe du CFCM. Cette institution, créée en 2003 à l'initiative de l'ancien ministre de l'Intérieur, Sarkozy, a pour mission essentielle d'organiser le culte musulman de France et de le pourvoir en moyens humains et financiers nécessaires pour le soustraire aux prétentions de l'Arabie saoudite qui avait longtemps tenté de le soumettre à ses volontés.
Comme il fallait s'y attendre, malgré leur importance numérique, les musulmans d'origine algérienne, avec Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, en tête, devaient perdre le leadership au profit de leurs coreligionnaires du Maroc. Ces derniers, mieux organisés et surtout plus soutenus financièrement par leur pays d'origine, entendaient rattraper leur retard de 2003. Du coup, ils ont remporté 43 % des voix, ce qui leur donne accès à 20 sièges sur les 41 qui composent le conseil d'administration du CFCM. Avec ses 30 % de voix, l'UOIF occupe la deuxième position pour prétendre à 13 sièges. Enfin, la composante turque, du nom de CCMTF, capitalise un peu moins de 13 % et aspire à occuper 4 sièges.
Menacé par la déferlante islamiste sur son propre territoire, le Maroc se faisait un devoir de veiller de près sur l'activité de ses ressortissants du milieu intégriste aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses frontières. Non seulement, il avait été échaudé par des attentats meurtriers mais il a été secoué par l'arrivée massive de ce mouvement rétrograde au Parlement où il a gagné énormément de terrain.