La chaîne américaine CBS révèle, dans une enquête sur le suicide menée au niveau des anciens bidasses américains revenus des différents théâtres d'opérations, des taux hallucinants de suicides.
Seulement en 2005, 6256 soldats ont mis fin à leurs jours, soit une moyenne quotidienne de 17. Ainsi, contre un taux national moyen de 8.9 suicides pour 100 000 habitants, c'est un peu plus du double, autrement dit entre 18.7 et 20.8 pour 100 000 militaires, qui a été enregistré. Plus gravement encore, chez les jeunes de 20 à 24 ans, ce taux grimpe entre 22.9 et 31.9, un chiffre qui multiplie donc par quatre le rapport relevé dans la même tranche d'âge hors du cercle militaire.
Le plus surprenant encore est que les autorités supérieures n'entendent en rien se préoccuper de cette hémorragie, pas plus qu'elles n'acceptent de la rendre publique.
Dans un pays où il y a 25 millions d'anciens soldats, dont 1.6 million revenus d'Irak et d'Afghanistan, l'enquête met ainsi en lumière un vrai problème de santé mentale, pour le traitement duquel, au demeurant, un budget de 3 milliards de dollars est affecté chaque année aux besoins des services spécialisés, sans parvenir à quelque résultat tangible.
L'enquête ajoute, par ailleurs, qu'un quart des sans-abri est représenté par les anciens soldats, constituant eux-mêmes 11 % seulement de la population adulte. Le journal
Times évalue, lui, à 1500 leur nombre, parmi les anciens militaires engagés en Afghanistan et en Irak.
Enfin, il a été recensé, selon l'organisme public en charge de cette population, quelques 195827 de sans-abri ayant servi comme anciens combattants.