Un chiffre bien préoccupant a été prononcé à l'occasion du Congrès international de psychiatrie tenu récemment à Alger. Un million et demi d'Algériens devraient, semble-t-il, accéder à un traitement psychiatrique. De telles données formeraient les conclusions d'une étude menée par une mission suisse intéressée par les maladies mentales dans le monde.
Encore, faut-il estimer un tel chiffre moins alarmant par rapport à celui indiqué par une autre étude américaine qui le double quasiment, puisque contre un taux de 3 à 7 % cité par la première, cette dernière l'évalue de 10 à 12 % de la population.
Le mal est d'autant plus profond, considère-t-on, qu'il existe, dans l'esprit des populations, un sentiment pervers consistant à classer comme irrécupérable toute personne atteinte d'un trouble psychiatrique. Or, les spécialistes démentent catégoriquement une telle vision négative, insistant tout particulièrement sur le caractère guérissable de nombreuses maladies de ce type, à l'exemple de la schizophrénie. La seule réserve émise est l'existence des centres de soins adaptés, chose qui est loin d'être démontrée, hélas, dans le pays.
Il y a donc des tabous à abattre et surtout la nécessité pour les pouvoirs publics de remédier à une déficience regrettable en matière d'établissements appropriés de soins.