TSA - 13.01.2012
par Hamid Guemache
Les maladies non transmissibles prennent de l’ampleur en Algérie. Ces pathologies concernent 10 % de la population totale et 51 % des personnes âgées de 60 ans et plus. L’incidence des cancers est de 104 pour 100 000 habitants, a déclaré ce vendredi 13 janvier à Marrakech le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, lors d’une rencontre internationale sur la lutte contre le cancer. La mortalité liée aux maladies non transmissibles représenterait 58,6 % des causes de décès contre 22,7 % pour les maladies transmissibles et 10,6 % imputables aux traumatismes et morts violentes ou accidentelles, a‑t‑il précisé.
Pour la prise en charge des cancéreux, l’Algérie dispose actuellement de sept centres dédiés à la lutte contre le cancer (CAC), dotés d’équipements modernes, notamment les accélérateurs linéaires [appareils de radiothérapie, NDLR], a ajouté M. Ould Abbès qui a annoncé que 15 nouveaux CAC seront réceptionnés à l’horizon 2014. « Ce qui portera le nombre total à 22 centres anti‑cancer équitablement répartis à travers le pays, dont l’institut national du cancer », a indiqué le ministre, précisant que des cellules d’orientation et d’accompagnement des malades ont été mises en place dans les 48 wilayas du pays.
57 appareils de radiothérapie en 2014
L’Algérie dispose d’un plan cancer, pour lequel l’État est déterminé à mettre les moyens, a‑t‑il dit. « Le plan national cancer bénéficie depuis l’année 2011 d’un fonds spécial pour lequel une première enveloppe de 35 milliards de DA a été allouée en 2011 en sus des mécanismes de son financement sur budget de fonctionnement qui a atteint 237 milliards de DA en 2010 », a encore précisé le ministre. Une partie de ce budget est réservée à la politique de prévention de la maladie par la mise en œuvre de tous les moyens de dépistage existant, selon le ministre. « Nous veillons également à sécuriser l’accès aux médicaments, dont les molécules innovantes. L’État poursuivra les efforts entrepris jusque‑là pour acquérir de façon régulière et pérenne les produits d’oncologie nécessaires à la prise en charge des malades », a‑t‑il dit.
La facture annuelle de produits antimitotiques pour les hôpitaux publics a été de 8,5 milliards de DA par an pour les années 2010 et 2011, soit l’équivalent de 115 millions de dollars US (par an), a ajouté M. Ould Abbès. Pour les cancers féminins, le ministre a indiqué que de nouveaux moyens de traitement et de prévention seront mis en place, tels l’accès à la radiothérapie, qui demeure insuffisant. « C’est compte tenu de cela, que nous avons décidé dans le cadre du plan cancer, d’acquérir à l’horizon 2014, 57 nouveaux accélérateurs linéaires pour assurer la prise en charge de tous les cas de cancer nécessitant une radiothérapie », a‑t‑il annoncé. L’Algérie dispose actuellement d’une dizaine d’appareils de radiothérapie.
Les cancers du sein et du col de l’utérus font des ravages parmi les femmes
Les cancers du sein et du col de l’utérus constituent plus de 40 % des cancers féminins : 30 % pour le premier et 10 % pour le second, selon les chiffres du ministre. « Les cancers du sein et du col sont ainsi respectivement au 1er et 2e rang des cancers féminins. Près de 8 000 cas annuels sont imputables au sein et près de 2 500 cas au cancer du col. La mortalité associée est de l’ordre de 60 % compte tenu du diagnostic et des traitements tardifs notamment pour le cancer du sein », a‑t‑il précisé.
Le ministre a ajouté que le cancer du col de l’utérus faisait l’objet d’un programme national ciblant le dépistage précoce des « lésions précurseurs » par la cytologie. L’Algérie dispose actuellement de 198 unités de cytopathologie opérationnelles au niveau des établissements de base et 400 screeners formés en sus des services hospitaliers de pathologie et de gynécologie, rayonnant comme pôle de référence, a‑t‑il indiqué. Le programme basé sur le frottis conventionnel vient d’être renforcé par l’introduction de la technique de détection de l’ADN viral (biologie moléculaire), et ce depuis deux années.