L'Algérie compte désormais 34,8 millions d'habitants, selon le dernier recensement général de la population rendu public cette semaine.
D'après les statistiques de l'ONS, le taux de croissance annuel de la population est estimé à 1,72 %, depuis le précédent recensement de 1998.
Dans cette masse, 71,3 % vivent en agglomération chef-lieu, 15 % en agglomération secondaire et 13 % en zone dite éparse. Ces taux confirment une fois encore la tendance, relevée par le passé, caractérisée par la poursuite de l'exode rural, comme le montrent respectivement les taux suivants de 1998 : 66 %, 15 % et 19 %.
Un autre repère assez significatif de l'évolution de la démographie algérienne est donné par la taille des ménages réduite désormais à 5,6 personnes contre 6,6 en 1998. On observe, en même temps, le maintien de la pression enregistrée en 1998 à propos de la baisse de la natalité, que plusieurs facteurs expliquent. Le recul de l'âge du mariage combiné à un chômage de plus en plus important montrent clairement l'ampleur des difficultés que rencontrent les jeunes gens à s'accoupler sous des conditions de vie devenues autrement plus difficiles que par le passé.
L'Algérie, comme on le constate aussi depuis déjà près de deux décennies, a fini, malgré les rudes pesanteurs religieuses pesant toujours sur son peuple, par tourner le dos à ses traditions de forte fécondité. Les ménages prennent véritablement la mesure des responsabilités qu'implique une croissance démographique démesurée. La politique de limitation des naissances prévaut enfin dans le pays, pour le bonheur de tous. D'ailleurs, tout le monde, dans la rue, aura constaté le nombre extrêmement réduit des femmes engrossées qui y circulent.
Il faut enfin remarquer que la population algérienne a plus que quadruplé en moins d'un demi-siècle. Pourtant, la terre n'étant pas extensible pour répondre aux besoins démultipliés de cette population, le plus dur est à venir. Il est bien tard, en effet, de concilier les possibilités réelles du pays avec autant de bouches à nourrir. Il eût fallu, dès l'indépendance, limiter drastiquement les naissances, et non céder aux objurgations d'un débile comme Benbella qui avait prétendu, à l'époque déjà, que l'Algérie était capable de nourrir 30 millions d'âmes. Bien sûr, ce n'est ce bouffon qui paie les frais d'une politique dont l'on connaît les résultats désastreux aujourd'hui.