En annonçant sa candidature à l'élection présidentielle française, Dominique de Villepin a provoqué de très vives réactions, particulièrement dans le camp de l'UMP au pouvoir. Devant la percée significative de François Bayrou, candidat centriste dont le poids s'accroit désormais, il est notamment reproché à l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac mais également ancien militant de l'UMP, de participer à l'émiettement des électeurs de la droite, donnant ainsi davantage de chances au candidat socialiste, principal adversaire, de l'emporter en mai prochain.
En revanche, rien n'a transpiré jusqu'ici du cercle dirigeant de l'Élysée à propos des deux autres candidatures du même ordre, celles de Christine Boutin, ancienne ministre du logement, et de Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, se réclamant du Nouveau centre.
De Villepin, qui a par ailleurs croisé le fer avec Sarkozy dans l'affaire Clearstream, se dit pourtant fortement résolu à poursuivre son combat, ainsi que le rapporte le papier de 20Minutes ci-après.
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20Minutes - 14.12.2011
Critiqué à droite, Villepin demande à l'UMP « de ne pas se foutre du monde »
POLITIQUE - L'ex-Premier ministre répond à ses détracteurs...
Désormais candidat officiel à la présidentielle et donc cible des critiques de ses camarades de l’UMP qui lui reprochent de diviser la droite, Dominique de Villepin n’a pas tardé à répliquer, accusant Nicolas Sarkozy et l’UMP d’avoir divisé et stigmatisé les Français depuis 2007.
Taclant notamment Brice Hortefeux, proche du chef de l’État , qui l’avait mis en garde un peu plus tôt sur RTL sur le risque de « division électorale », Villepin a tancé: « Mais qui a divisé les Français depuis quatre ans et demi? Là aussi, il ne faut pas se foutre du monde ». Et d’ajouter: « Que Brice Hortefeux relise ses classiques, qu'il relise ces quatre années, qu'il revoie les déclarations, qu'il revoie en profondeur le discours de Grenoble ».
Et de demander: « Qu'est-ce qui s'est passé en France depuis quatre ans et demi? », ajoutant: « À chaque fois, le gouvernement a choisi de diviser, de stigmatiser pour soi-disant éviter la montée des extrêmes. Ce n'est pas l'idée que je me fais de la France ».
Les dons affluent
Dominique de Villepin s’en est également pris à Luc Chatel, le ministre de l’Éducation, qui avait ironisé sur son isolement, rebaptisant son parti République solidaire en « République solitaire ». « Ce n'est pas digne. Dans la politique, on peut ne pas être d'accord, mais on doit y mettre, au cœur, le respect. Qu'est-ce que c'est que ce mépris ? Et au nom de quoi un jeune élu se permet comme cela de renvoyer un aîné? Un peu de respect », a-t-il répondu.
En tout cas, le candidat a prévenu: il ira jusqu’au bout. « J'ai un enthousiasme et un appétit formidable pour cette élection. (…) Je veux bousculer le jeu politique. Les Français veulent du changement, ils vont en avoir », a-t-il assuré. Il a assuré avoir pris sa décision il y a « à peu près deux ou trois mois » au vu de « cinq années d’échec ». Et a précisé que sa candidature trouvait écho auprès des Français. La preuve, République Solidaire, qui revendique 30.000 bénévoles, commence à recevoir des « dons comme nous n'en avons jamais reçus ».
M.P. avec Reuters
(http://www.20minutes.fr/presidentielle/842370-critique-droite-villepin-demande-ump-de-foutre-monde)