lesoirdalgerie - 20.11.2011
Le fugitif dont tout Tlemcen parlait et qui a suscité de nombreux commérages est finalement tombé dans les filets de la BRI (Brigade de recherches et d’investigations). C’est jeudi à midi que les éléments de cette brigade ont mis fin à la cavale de cet entrepreneur qui s’est enfui en Espagne en décembre 2009.
De son vrai nom Hadjadj, il a connu une fulgurante ascension. Il était pratiquement inconnu dans le secteur du bâtiment et on se demande par quel miracle il est arrivé à décrocher de nombreux et importants marchés auprès de l’État.
A titre d’exemple, la construction du nouveau siège de la cour lui été confiée ainsi que de nombreux projets de l’OPGI de Tlemcen et Ghardaïa. Pour cet organisme, le préjudice est évalué à 70 milliards de centimes. Depuis sa fuite à l’étranger, 21 mandats d’arrêt à l’échelle internationale ont été délivrés à son encontre. D’ailleurs, la rumeur était bien alimentée dans la capitale des Zianides, et pour certains, l’entrepreneur, qui a causé un grand préjudice à l’État et à certains organismes financiers, a dû certainement bénéficier de complicités pour quitter le pays, ce qui a semé le doute un peu partout.
On peut comprendre le soulagement des services de sécurité mais aussi l’inquiétude d’éventuels complices, car on ne détourne pas facilement plus de 200 milliards de centimes et quitter ensuite le pays comme un touriste. Le passé de cet entrepreneur ne plaide pas en sa faveur puisqu’il a bénéficié d’une «grâce» après avoir été mêlé à une affaire de terrorisme.
À en croire certains, même le président de la République est au courant de cette affaire et cela s’explique par la manière avec laquelle cette arrestation a été communiquée à la presse. Tous les correspondants de la presse locale ont été convoqués d’urgence au siège de la Sûreté de wilaya un vendredi.
C’est le chef de Sûreté en personne, accompagné de tout son staff (M. Zaïri divisionnaire de la PJ de Tlemcen et l’officier Chouyah de la BRI) qui dans une conférence presse a confirmé l’arrestation de l’homme le plus recherché de la wilaya par un commando d’élite de la BRI, dans le petit village de Amieur. Selon le responsable de la BRI le fugitif est rentré au pays clandestinement en passant par le Maroc le 30 juillet 2010.
Il a fallu beaucoup de patience aux éléments de cette brigade pour localiser le «revenant» car il avait beaucoup de complices et ne quittait son refuge que sous le déguisement d’une femme en djilbab...
Le chef de cette opération qui relève de l’exploit, l’officier Chouyah, avait encore du mal à réaliser qu’il venait d’arrêter «El Haicha», qu’on disait insaisissable et surtout puissant.
M. Zenasni