Adil el-Atmani, un jeune homme de Safi, une localité distante de 150 km de Marrakech, serait l'auteur de l'attentat du 28 avril dernier au café Argana de la Place Djema'a el-Fna à Marrakech, qui a causé 17 morts, dont 8 Français et une dizaine de blessés.
Selon Taïeb Cherfaoui, le ministre marocain de l'Intérieur intervenu hier à la télévision, et les déclarations des enquêteurs, ce jeune homme, dont deux touristes néerlandais avaient remarqué la longue présence au café, avant l'explosion, dans une insolite tenue hippie, a été rapidement identifié et appréhendé. Grâce aux débris du téléphone portable qu'il avait actionné à partir d'un second appareil conservé par-devers lui pour amorcer à distance la détonation de l'engin explosif, il a suffi de vérifier l'origine des appels téléphoniques effectués au moment de la déflagration pour le coincer.
Djihadiste convaincu, puisqu'il avait déjà tenté par deux fois sans succès, avec deux camarades, de rejoindre les combattants islamistes, dans un premier temps, en Irak et en Tchéchénie avant de se voir refoulé d'Istanbul, et, dans un second temps, en Mauritanie sans réussir à y rencontrer des membres d'Aqmi, le tueur aurait lui-même fabriqué sa bombe de 15 kg. Conçue à partir d'indications techniques recueillies sur Internet, cette dernière a pris la forme de deux cocottes-minute remplies d'explosifs, de bouts de métal et de clous, reliés à un appareil portable, le tout enfermé dans un gros sac abandonné au café.
Arrêté vendredi matin chez lui, le terroriste, qui n'aurait opposé aucune résistance, est passé rapidement aux aveux. Si l'interrogatoire a alors mis en évidence un acte isolé, des doutes persistent quant au financement de l'opération et posent la question de possibles commanditaires qui resteraient à identifier et mettre hors d'état de nuire.
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