|
| Affaire Siaghi karim - Le verdict sera prononcé le 1er décembre | |
| | Auteur | Message |
---|
Houhou
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 24/05/2007
| Sujet: Affaire Siaghi karim - Le verdict sera prononcé le 1er décembre Sam 19 Nov - 12:58 | |
| Le Soir d'Algérie - 19.11.2011
Jeudi, de nombreux citoyens, notamment des jeunes d’Oran, Alger et Tizi Ouzou, ont répondu à l’appel au rassemblement lancé par la CNCD-Oran et le collectif de soutien au jeune Siaghi Karim, accusé d’insulte contre le Prophète. L’on notera également la présence de représentants de partis politiques, notamment le FFS, le MDS et le RCD, ainsi qu’Arezki Aït-Larbi, représentant du collectif SOS liberté, et Karim Mustapha, représentant de l'Église protestante d'Algérie. Ils étaient tous venus le soutenir, se regroupant devant la cour d’Oran pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’«inquisition». Tous avaient accroché un nœud blanc en signe de solidarité.
Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Pour rappel, Siaghi Karim a été condamné en première instance à 5 ans de prison ferme assorti d’une amende de 200 000 DA pour « atteinte au prophète Mohamed ». Ce jeudi, le procès en appel a débuté à 13 heures, et d'emblée, le magistrat a pris la parole pour relater les faits, en précisant que l’accusé est poursuivi pour insulte au Prophète et qu'il ne s'agit pas d'une affaire de religion ou parce qu'il s’est converti.
Pour leur part, les avocats de la défense ont axé leurs plaidoiries sur l'aspect quelque peu politique de l’affaire, évoquant la Constitution qui consacre la liberté de culte et de conscience. La défense a fait remarquer que son client a été condamné alors que le dossier d'accusation est vide et a demandé sur quelle base juridique il a été condamné alors qu'aucune preuve n’a été apportée. Elle a ajouté que Siaghi Karim nie avoir offensé le Prophète.
Plus grave encore, a fait remarquer l’un des avocats, « la personne qui l'accuse n'a jamais été présente au tribunal et il n'y a même pas de P-V de police qui prouve qu'elle a été auditionnée ».
Par la suite, le juge a donné la parole à K. S. qui a demandé l'annulation de sa condamnation. Le juge a annoncé que l’affaire sera en mise en délibéré et le verdict sera rendu le 1er décembre.
Sollicité pour donner son avis sur les contours de cette affaire, Karim Mustapha, représentant de l'Église protestante d'Algérie, nous a dit : « Le point d’orgue reste la loi de 2006, c’est elle qu’on utilise pour se défouler contre les chrétiens en particulier. C’est une copie qui vient d’Égypte et nous on subit ça de plein fouet, dans la mesure où nous sommes contraints de subir. Il ne nous reste que le droit de nous taire et c’est ce qu’ils souhaitent. Je pense que c’est tout à fait injuste. C’est comme si nous étions deux catégories de citoyens et à partir du moment où on est musulman, on a tous les droits. Le simple fait d’avoir des idées autres nous relègue au second plan et on est passibles de poursuites pour n’importe quelle raison : sur simple dénonciation, on devient tout de suite condamnable. » Notre interlocuteur considère que le procès du jeune Karim Siaghi est un cas typique : « Un jeune qui est devenu chrétien et qui vit sa foi au grand jour est arrêté et condamné parce qu’il a donné un CD contenant les témoignages de chrétiens égyptiens à son voisin. C’est très facile d’accuser n’importe qui comme ça. On pourrait l’accuser de la même manière même s’il n’avait pas donné de CD, pour le simple fait qu’il proclame une religion autre que l’islam, tout de suite cela devient condamnable ».
A leur sortie du tribunal, les avocats de la défense étaient confiants et espèrent la relaxe pour leur client, lequel attend avec impatience le verdict prévu le 1er décembre 2011. A. B.
| |
| | | Faïza
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Affaire Siaghi karim - Le verdict sera prononcé le 1er décembre Mer 23 Nov - 14:43 | |
| Algérie : les chrétiens craignent l'intolérance
Le Figaro.fr - 22.11.2011 Par Arezki Aït-Larbi
Le récent procès d'un converti accusé d'«injures envers le Prophète» illustre le retour en force des islamistes.
La cour d'appel d'Oran a abrité, jeudi dernier, un nouveau procès pour délit religieux. Siaghi Krimo, un maçon de 29 ans converti au christianisme en 2007, est cité à comparaître pour « injures envers le Prophète ». En mai dernier, il a été condamné, en première instance, à cinq années de prison ferme. Dénoncé par un voisin à qui il avait remis un DVD sur la vie du Christ, il a été brutalement arrêté par une escouade de policiers comme un dangereux criminel.
Au commissariat, plusieurs officiers se sont relayés pour interroger le « renégat ». « Tu es habité par le démon », hurle l'un d'eux. « Si tu étais mon frère, je te tuerais », menace un autre. Pour le juge du tribunal correctionnel qui a prononcé la sentence, la cause est entendue avant tout débat : quitter l'islam pour une autre religion est un crime. « Tu le regretteras ! », dit-il à l'inculpé, qui a revendiqué sa foi chrétienne mais nié toute atteinte à l'islam. En l'absence du témoin délateur et malgré un dossier vide, le tribunal écrit dans son jugement : « Il a nié les faits, mais son apostasie est une présomption de culpabilité. »
Dans un climat d'intolérance exacerbé par des manipulations occultes, la liberté religieuse est devenue un terrain d'affrontements idéologiques. Pour donner des gages de bonne foi aux islamistes, les autorités ont multiplié les agressions contre les chrétiens. Depuis la loi de février 2006 réglementant « les cultes autres que musulman », plusieurs convertis au protestantisme ont été jugés pour « prosélytisme ». Le procès de Habiba K., arrêtée en mai 2008 en possession d'une bible, avait ému l'opinion et suscité un large mouvement de solidarité, en Algérie et à l'étranger.
En septembre 2010, deux ouvriers chrétiens étaient jugés pour « atteinte aux préceptes de l'islam » pour avoir mangé durant le jeûne rituel du ramadan. Grâce à la mobilisation des militants des droits de l'homme, dont des musulmans pratiquants, ils ont été relaxés.
Libertés religieuses
Face à «l'inquisition», les modernistes-laïques se mobilisent pour le respect de la liberté de conscience garantie par la Constitution. Au nom de la même Constitution qui proclame « l'islam, religion d'État », les islamo-conservateurs veulent limiter les « libertés occidentales » au profit d'une application plus large de la charia. Entre les deux camps, le pouvoir vogue au gré des rapports de forces et des pressions internationales.
Après une trêve de plusieurs mois, le procès d'Oran inquiète les partisans d'une société plurielle. S'agit-il du zèle de magistrats isolés ? Ou d'un nouveau virage liberticide ? Dopés par le printemps arabe, qui a propulsé les islamistes aux devants de la scène, les chantres de la charia intégrale ont le vent en poupe. Le pouvoir, hanté par sa propre survie, cède à leurs caprices lorsqu'il ne les devance pas. À Alger, des dizaines de bars ont été fermés par l'administration ; de grands restaurants réputés pour la finesse de leurs vins se sont résignés aux breuvages halal.
Jeudi à Oran, en présence de la presse privée qui a dénoncé « l'inquisition », les magistrats de la cour d'appel ont adopté un profil bas. En moins de dix minutes, le procès est ficelé et le verdict mis en délibéré pour le 1er décembre. Sur les bancs du public, une altercation éclate entre des policiers et de jeunes contestataires : dans cette ville réputée pour une ouverture d'esprit peu commune, les agents de l'ordre ont tenté de séparer les filles des garçons au nom « des traditions qui interdisent la mixité »…
(http://www.lefigaro.fr/international/2011/11/22/01003-20111122ARTFIG00766-algerie-les-chretiens-craignent-l-intolerance.php)
| |
| | | Ifker
Nombre de messages : 132 Date d'inscription : 22/08/2009
| Sujet: Re: Affaire Siaghi karim - Le verdict sera prononcé le 1er décembre Sam 3 Déc - 15:49 | |
| TSA - 2.12.2011 Entretien réalisé par Hadjer Guenanfa Entretien avec Krim Mustapha, président de l’Église protestante d'Algérie" Les chrétiens en Algérie sont mis à l'index par la société et menacés par la loi de 2006" TSA Le procès en appel de Karim Siaghi, chrétien accusé de prosélytisme et d'offense au prophète, prévu le 1er décembre, a été encore une fois reporté. Quel est votre commentaire?K.M. Le procès de Karim Siaghi va encore traîner en longueur. En fait, je ne comprends pas comment ils ont pu faire tout ce tapage pour dire au final que le dossier est vide. Au départ, ils avaient quand même prononcé une peine de cinq ans de prison. C'est exorbitant pour un dossier dans lequel il n'y a aucune preuve. M. Siaghi, accusé de prosélytisme et d'insulte au prophète, avait simplement refusé la demande de son interlocuteur [son voisin, NDLR] de rendre hommage au prophète en lui précisant qu'il était chrétien et qu'il n'avait donc aucune obligation en ce sens. Chose qui a été prise pour une insulte. Karim Siaghi est un cas parmi d'autres. Tant que la loi de 2006 [régissant le culte non musulman, NDLR] existera, il n'y aura pas de répit. - Le ministre des Affaires religieuses a pourtant affirmé jeudi, en marge d'une séance plénière au parlement, qu'il y a une égalité entre les musulmans et toute personne pratiquant un autre culte... - Je ne sais pas ce que M. le ministre appelle égalité. Personnellement, je ne suis pas du tout de cet avis. En Algérie, il y a, aujourd'hui, une "catégoriasation" de la population. Donc, vous avez d'un côté les musulmans qui ont tous les droits et de l'autre, les chrétiens qui ont le devoir de se taire. À la limite, on va leur dire qu'on respecte leur religion mais qu'ils devraient éviter de l'afficher publiquement. La loi de 2006 est vraiment perverse en ce sens. Elle est très floue et peut être interprétée à volonté. C'est à elle qu'on fait à chaque fois référence dans ce genre d'affaires. Cela veut dire que n'importe qui pourrait porter plainte contre un chrétien arguant que ce dernier est venu lui parler d'un sujet religieux et a essayé de l'entraîner. La déclaration universelle des droits de l'homme nous autorise à parler de notre religion en privé ou en public. Elle nous autorise aussi à changer de religion. Je me demande pourquoi maintenant on veut nous reprendre d’une main ce qu'on nous a donné de l’autre. - Une commission du ministère des Affaires religieuses est chargée d'étudier les doléances des personnes pratiquant un culte non musulman. Avez‑vous eu l'occasion de lui exposer vos problèmes et de lui faire part de vos propositions ? - De notre côté, nous sommes prêts à participer au débat pour expliquer nos problèmes. Nous avons eu quelques contacts mais nous n’avons toujours pas été invités. Parmi nos propositions, je citerai l'abrogation de la loi promulguée en 2006 régissant le culte non musulman. Cela est indispensable pour un retour à la normale. Il faut aussi régler un certain nombre de problèmes, dont le code de la famille. Les chrétiens sont toujours perdants dans les procès les opposant à des musulmans. Il faut solutionner le problème de l'adoption et celui de pouvoir donner les prénoms qu'on veut à nos enfants. Croyez‑vous à une réelle volonté du gouvernement de régler le problème des chrétiens en Algérie ? - Je pense que les responsables sont très embarrassés. Il y a des personnes au gouvernement qui nous respectent et comprennent tout à fait que c'est un choix. Cependant, il y a aussi les extrémistes qui ne supportent pas que quelqu'un né musulman puisse devenir chrétien. Comment vivent les chrétiens en Algérie, - Les chrétiens d'Algérie sont d'un côté mis à l'index par la société et constamment menacés par la loi de 2006. Bref, ils subissent de plein fouet cette situation. Que voulez‑vous qu'ils fassent ? Que peut faire un jeune, marié et père d'un enfant comme Karim Siaghi, traité aujourd'hui comme un malfaiteur ? | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Affaire Siaghi karim - Le verdict sera prononcé le 1er décembre | |
| |
| | | | Affaire Siaghi karim - Le verdict sera prononcé le 1er décembre | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |