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 La vérité sur W. A. Mozart

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Aram

Aram


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Date d'inscription : 06/04/2007

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MessageSujet: La vérité sur W. A. Mozart   La vérité sur W. A. Mozart EmptyVen 11 Nov - 18:19

Le Point - 03/11/2011
par Émilie Lanez

L'édition de la correspondance complète de Mozart (Flammarion) dévoile une vie encore plus échevelée que la légende. Extraits exclusifs.

De Mozart chacun connaît la légende. Un génie précoce qu'un père ambitieux aurait contraint à jouer du pianoforte dans tous les palais d'Europe, et qui finira enterré dans une fosse commune une nuit neigeuse de l'hiver viennois. Balivernes que ce récit, comme on l'apprendra en lisant la foisonnante correspondance (Flammarion) qui, de 1756 à 1791, ébauche la vie qui fut celle de Wolfgang Amadeus. Première partie de cette volumineuse correspondance : les lettres quotidiennes qu'adresse Leopold, le père, à son épouse comme à ses amis pour leur conter ses voyages, les cours ébahies face aux prouesses de ses jeunes enfants, les progrès fulgurants du petit Wolfgang qui déchiffre à 3 ans son premier allegro, compose à 5 un menuet... Aimant, attentif, l'organiste parcourt l'Europe, habité de "son devoir de faire connaître au monde ce miracle que Dieu a fait naître à Salzbourg".

Deuxième partie : la correspondance de Wolfgang. Elle commence la veille de ses 13 ans, s'achève à celle de sa mort. Il écrit à sa mère, à sa sœur Nannerl et à sa chère Maria Anna, cousine fiévreusement aimée : "Tonnerre du ciel, mille sacristies, Croates de malheur, diables, sorcières, sorciers, bataillons de croisés à n'en plus finir, morbleu, éléments, air, eau, terre et feu. Europe, Asie, Afrique et Amérique" ; suivent une dizaine de lignes écrites dans ce tourbillon délirant, puis Amadeus, le cousin éperdu, reprend son souffle et la quitte, en français : "Je vous baise vos mains, votre visage, vos genoux et votre... afin, tout ce que vous permettés [sic] de baiser." La réponse de Maria Anna ne nous est pas parvenue. Toutefois, les courriers les plus nombreux de Mozart - les plus féconds pour la postérité - sont à l'intention de son père, le seul auquel il raconte ses compositions et auprès duquel il vante ses succès, tout en s'indignant d'avoir à donner pour vivre des cours à des oiselles bien nées et si peu douées. On y surprend un Mozart joyeux, assuré de son unique don, fort coquet, s'achetant fracs et manteaux. Un Mozart Papageno lorsqu'il conte, dans un style d'une truculence échevelée, ses sommeils chauds à des aristocrates allemandes gloussantes. Marié, le compositeur, toujours en voyage, écrit désormais à Constanze, sa femme, des flots de tendre sollicitude. Deux semaines avant sa mort d'une fièvre rhumatismale, le 5 décembre 1791, Mozart supplie un ami, Johann Michael Puchberg, de lui prêter une forte somme. "Il aurait été condamné à rembourser au prince Lichnowsky la somme de 1 453 florins, ce qui représente presque le double de son salaire annuel", commente l'éminente spécialiste Geneviève Geffray. À 14 heures, le jour de sa mort, alité, très fiévreux, Wolfgang fait répéter son Requiem à ses musiciens, il joue lui-même la partie d'alto. Puis s'endort à jamais. Il sera mis en bière dans son appartement "dans un manteau noir à capuche, selon le rituel franc-maçon". Le lendemain, un service funèbre est dit à la cathédrale Saint-Étienne puis il sera enterré, comme tous les bourgeois viennois, dans un "tombeau communautaire simple. Conformément aux règles très strictes sur les enterrements à Vienne à cette époque, il n'était pas usuel que les amis et la famille accompagnent les dépouilles au cimetière situé à près de 4 kilomètres de la ville puisque le trajet se faisait obligatoirement après la tombée de la nuit. Il convient également d'écarter la légende de la tempête de neige", précise Geneviève Geffray.

"Je ne peux écrire poétiquement, je ne suis pas poète. Je ne saurais manier les formules assez artistiquement pour qu'elles fassent jouer les ombres et les lumières, je ne suis pas peintre. Je ne peux non plus exprimer mes sentiments et mes pensées par des gestes et par de la pantomime, je ne suis pas danseur. Mais je le peux grâce aux sons, je suis Musikus." Ces lignes sont celles de Mozart à son père, il a 21 ans. En voici d'autres, choisies parmi les 2 000 pages de ce passionnant récit.

EXTRAITS

Lettre à son père

Vienne, ce 27 juillet 1782

Mon très cher Père !

Vous allez ouvrir de grands yeux en ne voyant que le premier Allegro ; mais je n'ai pu faire autrement il m'a fallu écrire rapidement une musique de nuit, mais uniquement pour harmonie (sinon, j'aurais pu l'utiliser pour vous). (...) Mon opéra [NDLR : L'enlèvement au sérail] a été donné hier pour la troisième fois, avec grand applauso, en l'honneur de toutes les Nannerl. Et le théâtre était une nouvelle fois bondé, malgré la chaleur atroce. Vendredi prochain, il sera repris mais j'ai protesté car je ne veux pas qu'on le rabâche ainsi. Les gens sont, je peux le dire, vraiment fous de cet opéra. Cela fait vraiment du bien de recueillir un tel succès. J'espère que vous en aurez bien reçu l'original. Très cher, excellent père ! il faut que je vous demande, que je vous prie pour tout au monde : donnez-moi votre accord pour que j'épouse ma chère Constanze. (...) J'attends votre consentement avec impatience, mon excellent père et je l'attends avec assurance il en va de mon honneur et de mon repos. Ne repoussez pas trop loin le bonheur d'embrasser bientôt votre fils et sa femme. Je vous baise 1 000 fois les mains et suis à jamais votre fils obéis. W. A. Mozart.

À Madame la Baronne de Waldstaetten

Vienne, le 2 octobre 1782

Très chère, très bonne, très belle, dorée, argentée, sucrée, très honorée, très estimable, noble Madame la Baronne ! (...) Je peux vraiment dire que je suis un homme très heureux et très malheureux ! Malheureux depuis le moment où j'ai découvert Votre Grâce au bal, si bien coiffée ! car j'ai désormais perdu le repos ! Je ne fais que soupirer et gémir ! Le reste du temps que j'ai passé au bal, je n'ai plus été capable de danser mais seulement de sauter. Le souper était déjà commandé je n'ai pas mangé j'ai dévoré. La nuit suivante, au lieu de sommeiller tranquillement et calmement - j'ai dormi comme un loir et ronflé comme un ours ! Et (sans prétention de ma part), je parierais presque qu'il en fut de même, à proportion, pour Votre Grâce ! Vous souriez ? Vous rougissez ? oh oui, je suis heureux ? Mon bonheur est fait ! Mais ! qui me frappe sur l'épaule ? Qui regarde ce que j'écris ? Aïe, aïe, aïe ! ma femme ! (...) Mozart.

Lettre à Constanze

Le 19 mai 1789

Très chère, excellente petite femme de mon cœur !

J'espère bien que tu as reçu des lettres de moi, car elles ne se seront pas toutes perdues. Je ne peux pas écrire beaucoup cette fois, car je dois faire des visites ; je n'écris que pour t'annoncer mon arrivée ; je pourrai peut-être partir d'ici le 25, je m'y efforcerai tout du moins, mais te le confirmerai d'ici là ; je partirai de toute façon avant le 27, et serai si heureux d'être à nouveau auprès de toi, mon amour ! Mais la première chose que je ferai sera de te crêper le chignon : comment donc peux-tu croire, oui, seulement même supposer que je t'aie oubliée ? Comment cela me serait-il possible ? Pour cette seule pensée, tu recevras dès la première nuit une solide fessée sur ton charmant petit cul fait pour recevoir des baisers, compte là-dessus. Adieu à jamais ton unique ami et époux qui t'aime de tout cœur. W. A. Mozart.

Extraits de la Correspondance complète de W. A. Mozart, édition française et traduction de l'allemand par Geneviève Geffray (Flammarion, 1 930 pages, 99 euros). En vente le 9 novembre.

(http://www.lepoint.fr/livres/la-verite-sur-w-a-mozart-03-11-2011-1395068_37.php)
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