TSA avec AFP - 9.06.2011
par Ferhat Azouz
La Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) française a contesté, jeudi 9 juin, des « remarques » de la Cour des Comptes française sur de prétendues fraudes aux retraites versées par elle à des retraités algériens ayant travaillé en France.
En 2010, la présidente d'une chambre de la Cour des comptes française avait fait état d'« une proportion de centenaires qui paraît étrange » en Algérie, à la suite d'anomalies constatées dans le versement de pensions de retraites françaises à des retraités algériens décédés. Ces remarques de la Cour des comptes étaient fondées sur un contrôle effectué en 2007 à Mérouana, dans les Aurès où, sur 111 retraités touchant une pension française, 8 continuaient à percevoir leur pension tout en étant décédés.
Cette anomalie a donné naissance à tout un battage médiatique sur Internet au sujet de « retraités immortels » dont les proches en Algérie, étaient ainsi accusés de flouer la caisse de retraite française. « De la réalité des chiffres très sincèrement, on ne peut pas induire qu'il y ait une fraude majeure ou une sous‑estimation majeure des décès en Algérie », a déclaré à la presse le directeur général de la CNAV, Pierre Mayeur, qui faisait le point sur les fraudes aux retraites en 2010 en France et à l'étranger.
Fin 2010, 539 centenaires algériens touchaient une pension française sur un total de 443 121 retraités, soit 0,12 %, selon la CNAV, tandis que 123 décès de centenaires ont été déclarés. « Il y a eu un "buzz" qui a une force de pénétration importante », a constaté M. Mayeur qui a mis en cause la Cour des Comptes. « Il y a des phrases qui ont été dites et des phrases écrites qui me paraissent avoir été rapidement dites ou écrites, ça c'est clair », a déclaré le directeur de la CNAV.
Les contrôles seront néanmoins renforcés en Algérie, où est versée la plus grande proportion de retraites françaises à l'étranger (36 %). Contrairement à la France où les décès de retraités lui sont communiqués directement par les services statistiques, la CNAV est informée des décès de pensionnés à l'étranger par le retour de « certificats de vie et d'existence », envoyés régulièrement aux retraités qui doivent les faire valider par les autorités locales. Si les certificats ne sont pas renvoyés dans un délai de deux mois, le versement de la pension est suspendu.