En dépit d’une menace d’attentat contre sa vie en Iran, ayant couru ces derniers jours, Poutine se rendra donc dès demain matin à Téhéran. Il représentera son pays à la conférence au sommet, prévue dans la matinée même, des cinq pays riverains de la Caspienne : Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Russie, Turkménistan).
Un statut de la mer Caspienne doit en principe être défini en commun, à cette occasion, par les cinq chefs d’Etat.
Poutine devra, dans l’après-midi, se réunir avec Ahmadinedjad, le président iranien, puis avec son homologue turkmène, Gourbangouly, avant de répondre à une interview de la presse iranienne. Enfin la dernière rencontre programmée permettra à Poutine de rendre visite à l’ayatollah Khamenei, la plus haute autorité de l’Iran.
Les sujets à aborder avec ce dernier tourneront vraisemblablement autour des sanctions qu’une troisième résolution du Conseil de sécurité de l’ONU compte infliger à l’Iran. Et seules la Russie et la Chine peuvent lui opposer leur véto.
Les deux dirigeants examineront sans doute aussi la question de l’achèvement de la centrale de Bouchehr, que la Russie utilise apparemment comme levier, puisque les travaux entamés en 1995 trainent toujours, pour faire pression sur Téhéran à l’effet de l’obliger à collaborer étroitement avec l’AIEA, pour rendre transparentes ses activités nucléaires.
Au plan diplomatique, la visite de Poutine à Téhéran contrarie, voire agace assurément les capitales occidentales qui rangent désormais l’Iran comme pays peu fréquentable, qui ose de surcroît défier la communauté internationale en rejetant les deux premières résolutions prises à ses dépens.
L’Iran n’est pas Israël, en effet. Et le bruit de bottes qui résonne dans le détroit d’Ormuz depuis près d’un an en dit suffisamment long sur les intentions avérées des Etats-Unis, notamment, de mettre en épingle aujourd’hui l’histoire du nucléaire militaire iranien, comme hier les armes de destruction massive d’Irak, à seule fin de s’emparer à bon compte bien sûr des ressources pétrolières du pays.