Libération.fr - 28.05.2011
avec AFP
C'est une première. Jamais depuis le début de « l'affaire DSK », un haut dirigeant de la majorité n'avait attaqué frontalement le Parti socialiste sur cette question extrêmement sensible. Et c'est le Premier ministre qui, le premier, a lancé l'assaut.
Ce samedi, François Fillon a raillé un PS contraint de "
ravaler" ses "
leçons de morale", en comparaison d'une UMP qui "
débat", "
réfléchit" et "
concentre ses forces" pour faire du bilan du quinquennat le "
socle" de sa reconquête, samedi lors du conseil national du parti présidentiel.
"
À l'heure où les socialistes se trouvent dans l'obligation de ravaler toutes les leçons de morale qu'ils n'ont cessé de nous adresser, l'UMP débat, l'UMP réfléchit", a déclaré dans son discours de clôture le Premier ministre, dans une référence implicite à l'affaire Dominique Strauss-Kahn.
Promotion du bilan SarkozyFace à cette opposition, l'UMP "
concentre ses forces pour faire de ces quatre années de changement le socle d'une transformation durable et solide du modèle français", a poursuivi Fillon qui, devant un millier de cadres du parti présidentiel, a de nouveau assuré la promotion du bilan de son gouvernement.
Comme il avait eu l'occasion de le faire pour le 4e anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy, au début du mois, il a insisté sur la quantité et la profondeur des réformes entreprises depuis 2007.
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Nous avons tenu la quasi-totalité des engagements (...) malgré la crise". "Surtout, nous avons fait évoluer en profondeur la société française", a-t-il fait valoir, évoquant une "
révolution culturelle".
A titre d'exemple, il a mis en avant les reformes relatives à l'autonomie des universités, au dialogue social et à la représentativité syndicale, au service minimum et aux retraites.
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Ce sont des réformes structurelles, profondes qui ne génèrent pas des résultats immédiats mais qui changent la société française", a martelé le Premier ministre.
Énumération
Aussi, si certains résultats se font attendre, Fillon a énuméré les derniers chiffres favorables enregistrés sur le front de l'économie.
Et au moment de se projeter sur l'élection présidentielle, il a dit avoir une "
conviction chevillée au corps", celle que les Français "
seront gré" à Nicolas Sarkozy son action, notamment au niveau international.
Dans l'attente, il a réaffirmé vouloir "
garder le cap" des réformes et de la "
gestion rigoureuse des dépenses publiques". "
Le quinquennat n'est pas terminé, et le gouvernement doit faire son devoir jusqu'au dernier jour".
Quant au projet pour 2012, il pourra être construit sur le "
socle de réformes, de crédibilité, de courage" du quinquennat, a-t-il martelé.
Comme les autres ténors de l'UMP, Fillon a appelé la majorité à l'unité. "
Le morcellement n'a aucun sens", a-t-il plaidé.