20 minutes.fr - 18.05.2011
Vous ne le savez peut-être pas mais c’est la Journée nationale du pied ce mercredi. L’occasion de revenir sur une expression fort usitée, mais dont l’origine s’est perdue dans les méandres de l’histoire langagière: « Prendre son pied. »
Après un petit sondage dans la rédaction, la première réaction fuse: N’est-ce pas en rapport avec cette époque où nous étions encore capables d’attraper nos pieds et les mettre avec délectation à la bouche?
Eh bien non. Dans « prendre son pied », c’est plutôt de l’unité de mesure dont il s’agit, et non du membre inférieur qui nous sert à marcher. Selon plusieurs sources bien informées, dont Wikipedia, il faut remonter à l’époque des corsaires, au 19e siècle, pour en retrouver la signification. Pour se répartir l’or, ces derniers le divisait en petits tas équitables d’une taille d’un pied (environ 33 cm). Rappelons que le pied est l'unité de mesure la plus ancienne de l'histoire de l'humanité. Et le contributeur de Wikipedia de rappeler que les pirates prenaient ce « pied » pour s'offrir la compagnie de prostituées. Le lien avec la dimension sexuelle de l’expression est fait.
Posture érotique
Prendre sa part du butin, donc. Malgré tout, l’image même de « prendre son pied » serait aussi liée à une posture érotique qui date de l’Antiquité ou du Moyen Age, selon les versions. Une posture dans laquelle la femme saisissait son pied afin d’accéder plus facilement à la jouissance.
Et puis le pied, c’est un objet de fétichisme par excellence. Les films de Quentin Tarentino en sont sûrement la meilleure illustration.
C. F.