TSA - 27.04.2011
Samia Amine
Les autorités algériennes doivent mener une enquête détaillée et indépendante sur la mort du militant du Mouvement démocratique et social (MDS) et de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, section d'Oran (CNCD), Ahmed Kerroumi.
La demande a été formulée, ce mercredi 27 avril, par le rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, dans un communiqué publié sur le site de cette organisation. « Une telle action, conjuguée à une condamnation publique de la part du gouvernement, est indispensable pour garantir que cet acte odieux n'aura pas d'effet dissuasif sur la liberté d'expression dans tout le pays », a‑t‑il estimé.
Lors de sa visite officielle en Algérie du 10 au 17 avril dernier, M. La Rue avait rencontré Ahmed Kerroumi à Oran. Le militant était l'un des représentants de la société civile « avec lesquels le rapporteur spécial a discuté de la situation des droits humains dans le pays lors d'une réunions à Oran le 15 avril ».
Le 19 avril, M. Kerroumi avait disparu avant d’être retrouvé mort au bureau du MDS à Oran le 23 avril. « Son meurtre est tragique et totalement inacceptable », a dit M. La Rue. « Selon les informations que j'ai reçues, M. Kerroumi aurait reçu plusieurs blessures à la tête, ce qui me porte à croire que cet acte est arbitraire », a‑t‑il ajouté.
« J'avais insisté sur la liberté absolue de pouvoir effectuer toute rencontre que j'estimais nécessaire et avais demandé une protection totale de l'État pour tous ceux et toutes celles que j'avais rencontrés durant ma visite, spécialement après la fin de ma mission » a indiqué M. La Rue. Avant d’ajouter : « de ce fait, je suis profondément choqué et peiné par cet incident ».
Présentant ses condoléances à la veuve et aux collègues du défunt ainsi qu'aux militants en Algérie, Frank La Rue demande également aux autorités « de leur accorder une protection complète pour assurer leur intégrité physique et psychologique ». « Je suivrai de près tous les développements relatifs à ce cas, y compris directement avec les autorités algériennes », a conclu M. La Rue.