À Kandahar, au sud de l'Aghanistan, l'un des bastions les plus redoutables, que la coalition étrangère n'a jamais réussi jusqu'ici à soumettre en dépit des multiples interventions musclées et sanglantes qu'elle y a engagées au cours de ces deux dernières années, 541 prisonniers, tous des Talibans, se sont évadés de la prison dans la nuit d'hier.
Ils ont emprunté, pour s'échapper, un tunnel long de 320 mètres que leurs camarades avaient mis cinq mois à creuser de l'extérieur.
Le choc aura été extrêmement rude à la fois pour le gouvernement local de Hamid Karzaï, qui démontre par là son incapacité à assurer la sécurité dans le pays, et pour les coalisés qui ont investi un temps et des actions considérables pour capturer autant de Talibans.
Ces derniers ont revendiqué cette action, en indiquant que dans le nombre des prisonniers libérés il y avait 106 commandants. Dans un communiqué publié à cet effet, ils affirment que les travaux sur ce tunnel avaient duré cinq mois avant de déboucher la nuit dernière dans le quartier dit des "prisonniers politiques". 3 détenus préalablement informés ont conduit, précise le communiqué, ces derniers vers la sortie.
Certes, le gouverneur de Kandahar a assuré que quelques-uns de ces évadés ont déjà été repris et que des opérations de recherches sont engagées à l'effet de retrouver les autres, mais rien n'est moins sûr, les fuyards disposant de larges complicités au sein des populations locales pour couvrir leur dispersion dans la nature.
Cette évasion s'ajoute à une précédente du 13 juin 2008 qui avait permis à un millier d'autres prisonniers de prendre le large. Cette fois-là, cependant, la même prison avait été assaillie et prise de force par une importante formation de Talibans ayant usé de bombes et d'armes automatiques.
La coalition comme les autorités locales doivent désormais s'attendre à un regain de violence qu'il faudra lier à l'élargissement de cette multitude d'évadés rêvant sans doute d'en découdre avec les occupants de leur pays.
avec l'AFP