Antoine Sivan est l'ambassadeur nouvellement désigné à Benghazi par Paris, qui veut ainsi joindre le geste à la parole. Il se prépare à prendre incessamment ses fonctions, indique une dépêche de l'AFP citant un responsable français voulant conserver l'anonymat.
Le jour même où le président Sarkozy recevait à l'Élysée les représentants du Conseil national de la transition, reconnu par lui comme seul porte-parole de la Libye, il était déjà question de nommer officiellement un représentant de la France à Benghazi. C'est dans cette ville, fief de la résistance populaire contre Kadhafi, que s'est fixé ledit conseil également reconnu hier par le Qatar et considéré comme un interlocuteur valable aux yeux des pays de la coalition opérant actuellement en Libye pour l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne conformément à la résolution 1793 du Conseil de sécurité.
Le chef du corps diplomatique ainsi nommé est, ajoute la dépêche, un homme âgé de 53 ans, parlant arabe et ayant occupé à Paris le poste de sous-directeur pour le Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères.
Une telle nomination consacre donc la rupture complète des relations diplomatiques qu'entretient jusqu'ici la France avec Tripoli toujours aux mains de Kadhafi. Elle augure en même temps de la volonté affirmée de Sarkozy de tout entreprendre dans les prochains jours ou les prochaines semaines pour chasser du pouvoir le tyran libyen, en poste depuis 42 années.
Il faut également comprendre par cette décision la mise en place d'un relais au sol devant permettre, sans enfreindre l'esprit de la résolution 1793, aux autorités françaises d'apporter le cas échéant à la résistance une assistance militaire indirecte pour venir à bout plus rapidement des forces encore contrôlées par Kadhafi.