À l'issue de longues heures de négociations entre les membres de l'OTAN, un accord partiel a fini par être trouvé pour confier à l'organisation de l'Atlantique Nord la responsabilité de diriger certaines opérations, en remplacement de la direction conjointe jusqu'ici de Washington, Paris et Londres.
Ankara, qui est également membre de l'OTAN, tenait en effet à dissocier les opérations de bombardement dévolues à la coalition de l'instauration de l'embargo et de la zone d'exclusion aérienne placées désormais sous le contrôle de l'organisation. Pour la Turquie, opposée aux frappes aériennes, l'OTAN ne doit pas être impliquée dans l'exécution de ces dernières.
Mais cet accord, assez fragile en soi, semble devoir être rediscuté dès les prochains jours, une majorité de pays s'étant prononcée pour le transfert à l'OTAN de la conduite intégrale des opérations, même si un autre compromis a déjà été obtenu, celui de regrouper, sur une proposition de Paris, l'ensemble des pays participant à l'intervention sous une entité appelée "groupe de pilotage politique" comprenant en sus des membres de l'OTAN les États arabes prenant d'ores et déjà part aux bombardements.
Pour Washington, qui subit des pressions internes notamment du Parti républicain mais aussi d'une partie du peuple américain tous opposés à l'ouverture d'un nouveau front de guerre, il est désormais clair qu'il entend se décharger de toute responsabilité dans la direction des opérations. De son côté, Paris, dont l'action reste en revanche toujours approuvée à une large majorité dans le pays, le problème se pose de tout autre façon. Berlin continue toujours de se désolidariser totalement de l'engagement occidental en Libye. Merkel a même réussi à faire des émules, notamment à Rome, Athènes et ailleurs où les peuples désapprouvent toute participation éventuelle de leur aviation aux frappes en Libye.