Les résultats des élections cantonales qui se sont déroulées hier en France ont bouleversé l'ensemble de l'échiquier politique.
Certes, d'aucuns en attribuent la cause au taux d'abstention de 56 % exceptionnellement élevé, mais l'émergence désormais réelle et incontournable du parti d'extrême droite, le Front national de Marine Le Pen, a surpris les principales formations du pays.
Le FN a obtenu en effet 15 % des voix, contre 17 % à l'UMP et 25 % au PS.
Ainsi, il se retrouvera pour la première fois au 2è tour dans 400 cantons.
Le problème posé du coup à l'UMP au pouvoir est de savoir quelle position prendre au second tour.
D'ores et déjà une tendance conduite par Sarkozy et Copé estime qu'il ne faut prendre parti ni pour le Front républicain ni pour le FN. Autrement dit, elle laisse libre les électeurs du choix de leur vote, plaçant ainsi le PS et le FN sur le même pied.
L'autre tendance, menée par François Fillon, Borloo et d'autres, invite au contraire les électeurs à choisir le PS au lieu du FN chaque fois que le ballotage place ces deux partis en duels. "En cas de duels PS/FN, il faut voter contre le FN", a indiqué le Premier ministre, avant de préciser : "La où il y a un duel entre le Parti socialiste et le Front national, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et nos valeurs ne sont pas celles du Front national. Nous devons appeler nos électeurs à faire le choix de la responsabilité dans la gestion des affaires locales. Tout cela conduit à voter contre le Front national".
Certes, des ministres et des parlementaires, y compris du centre, se sont d'ores et déjà démarqués de la position prônée par les chefs de l'État et de l'UMP, qui, eux, dans une vision à moyen terme, veulent ménager les électeurs du Front national en vue de l'élection présidentielle à venir, mais que feront les autres ?
Il est néanmoins clair, à présent, que Sarkozy en particulier dévoile ainsi un penchant très clair pour les idées frontistes de l'extrême droite qui lui a souvent été à juste titre reproché.