TSA - 16.02.2011
Samir Allam
Révélations sur la fortune du ministre de l'Environnement
Cherif Rahmani et son épouse à la tête d'un patrimoine immobilier conséquent en France
Chérif Rahmnani, ministre de l’Environnement, possède plusieurs biens immobiliers à Paris, rapporte Le Canard Enchaîné dans son édition de ce mercredi 16 février. Selon ce quotidien français, M. Rahmani « possède quelques biens dans le très chic XVIe arrondissement de Paris ». Et le Canard d’énumérer ces biens : « Rue Singer, Rahmani dispose d’un 85 m2. A deux pas de là, rue Lekain, il est propriétaire d’un studio de 20 m2. Enfin, rue des Sablons, d’un deux pièces de 31 m2 ». « La liste n’est peut être pas close », précise le Canard.
Selon le journal, ces biens immobiliers sont regroupés au sein d’une « société civile immobilière, la SCI Fomm, au nom de Zoubida Bentahar, l’épouse de Rahmani ». Tous ces biens ont été acquis à la fin des années 1990 « par des proches du ministre (y compris son chauffeur…), puis intégrés dans diverses SCI, dont les parts ont ensuite été recédées en plusieurs étapes à des membres de sa famille. Avant d’atterrir, in fine, dans les mains de sa femme », précise le Canard Enchaîné.
A Alger, Cherif Rahmani et son épouse possèdent également des biens. Selon le Canard Enchaîné, les noms du ministre et de son épouse apparaissent dans « trois entreprises algériennes de promotion immobilière, d’hôtellerie ou autres ». Autre révélation du journal français : « il y a une quinzaine d’années, la famille Rahmani avait réalisé une belle opération à Alger : une propriété de l’Etat, située à proximité du palais de Bouteflika et abritant jadis l’ambassade du Pakistan, avait été cédée pour une poignée de dattes (quelques milliers d’euros) à un particulier. Lequel l’avait revendue à peine plus cher à Zoubida Bentahar, qui s’en était délestée pour quelque 800 000 euros ».
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Note pour mémoire - Il est de notoriété publique que Rahmani dispose d'un pactole considérable qui remonte en réalité aux années quatre-vingts, et son nom avait été souvent cité dans l'affaire des fameux 24 milliards de dollars de fonds détournés au préjudice du trésor public. Ce triste constat fait publiquement en son temps par Brahimi, l'ancien Premier ministre de Chadli, avait donné lieu à la création d'une commission d'enquête parlementaire qui s'est diluée dans les dédales de l'Assemblée nationale. En réalité, toujours instruite par la justice, cette affaire scandaleuse porte sur un chiffre nettement plus élevé qui met en cause de nombreux apparatchiks toujours en odeur de sainteté dans les arcanes du pouvoir. Il n'est donc pas étonnant que d'autres escrocs soient aujourd'hui à la tête de fortunes encore plus colossales acquises aux dépens du contribuable, surtout depuis l'avènement de Bouteflika en 1999.