La diplomatie américaine a beau proclamer qu'elle fait siens les principes de libertés et de droits de l'homme pour justifier ses prises de positions politiques sur différents sujets et principalement aujourd'hui à propos de la crise égyptienne, elle feint toujours de reconnaître que la recherche des intérêts supérieurs des USA prime toujours dans ses choix.
Frank Wisner, le diplomate dépêché hier au Caire pour s'entretenir avec le gouvernement égyptien, s'est laissé justement prendre au piège. Il a déclaré, parce que son pays le pense profondément sans oser l'affirmer en public, que Mubarak doit rester au pouvoir.
Il n'en fallait pas davantage pour trahir la véritable position américaine sur cette question sensible. Le couac produit, non intentionnellement sans doute, a eu pour effet immédiat de susciter la colère des anti-Mubarak qui occupent la place Tahrir depuis maintenant plus d'une semaine et y dorment à la belle étoile dans des conditions d'hygiène et de froid extrêmement pénibles à seule fin de montrer au monde leur détermination à faire tomber la dictature instaurée depuis trois décennies dans leur pays avec la bénédiction du monde soi-disant libre et des USA en particulier.
Hilary Clinton a certes désavoué, dès ce matin, son subordonné, mais le mal est fait et l'hypocrisie qui entoure toujours la diplomatie américaine révélée au grand public.
Rien, en vérité, n'intéresse les États-Unis dans cette crise proche-orientale que la préservation de leurs intérêts immédiats et futurs, qui sous-entendent principalement la sécurité du gendarme, Israël, qui les représente dans la région. Le reste n'est, bien sûr, que du verbe, des mots creux comme toujours qui font prendre au reste du monde les vessies pour des lanternes.