Des activistes proches de l'ex président Ben Ali et qui appartiendraient au parti RCD se seraient livrés durant toute la nuit dernière à des pillages et à des déprédations de biens publics et privés dans de nombreuses villes de Tunisie.
Bravant le couvre-feu instauré à partir de 18 heures, ces bandes de revanchards ont poussé la bêtise jusqu'à pénétrer dans les prisons et faire libérer des détenus de droit commun, provoquant ici et là des mutineries qui se sont soldées par des dizaines de morts. Ils ont aussi tenté sans succès de prendre possession des armes des gardiens de prison pour mieux terroriser les populations.
L'armée qui a pris le contrôle du pays depuis hier leur fait la chasse et en appelle aux citoyens pour les dénoncer partout où ils se manifesteraient avec l'intention de poursuivre leurs méfaits. Des annonces à la radio et à la télévision sont régulièrement publiées pour inviter la population à aider à leur capture.
Dernier rempart contre les débordements enregistrés depuis un mois et mettant en cause directement la police, l'armée aurait déjà pris fait et cause pour le peuple en refusant de tirer sur les manifestants, ce qui explique le limogeage intervenu avant-hier de son chef d'état-major.
L'on ignore si le couvre-feu restera maintenu à présent que l'ordre commence à se rétablir progressivement en Tunisie. D'ailleurs, les aéroports ont été rouverts pour permettre aux touristes étrangers comme aux Tunisiens se pressant dans les aéroports internationaux de rejoindre leurs pays respectifs.
Les autorités tunisiennes indiquent enfin que l'ancien responsable de la sécurité auprès de l'ex président vient d'être relevé de ses fonctions.