D'après une dépêche AFP qui reprend un article publié aujourd'hui dans le journal américain, le Washington Post, les autorités américaines ont mis en place aux USA un vaste fichier qui enregistre les faits et gestes de millions d'Américains, à leur insu, naturellement.
S'appuyant sur un grand réseau d'informateurs regroupés dans 4058 organisations locales et d'État, dont 936 créées depuis le 11 septembre 2001, les bases de données constituées sont mises à la disposition des enquêteurs de l'armée et de la police, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, précise le journal.
Quant aux techniques de collecte et aux outils technologiques utilisés, ils sont calqués sur ceux utilisés en Irak et en Afghanistan. En d'autres termes, les empreintes digitales, les photographies, les traces ADN, etc., sont automatiquement prélevées dans ces pays "conquis" au niveau des points de contrôle de la circulation automobile ou piétonne sinon dans les services administratifs où sont tenus de se présenter les habitants pour diverses raisons.
Dans un pays dit hautement démocratique, les droits élémentaires des citoyens en matière de protection de leur vie privée sont donc bafoués avec la bénédiction sans doute des parlementaires, qui, faut-il le souligner, ne peuvent prétendre ignorer un tel état de choses accolé généralement aux États dictatoriaux.
De là, enfin, à ce que chacun des pays alliés de Washington se décide d'en faire autant, la distance est vraiment mince, tant ils singent tous par un curieux complexe d'infériorité sinon par mimétisme tout ce qui vient d'outre-Atlantique.