Grâce à la mise en place du fichage biométrique en France, à partir d'aujourd'hui, la circulation des étrangers, notamment à travers les frontières, est désormais étroitement surveillée.
Sous le prétexte d'empêcher les fraudes aux allocations de retour servies en France aux immigrants réguliers ou clandestins, ce fichage, devenu par ailleurs classique notamment aux USA et en Grande Bretagne pour prévenir prétendument les actes terroristes, vise en fait à permettre aux divers services de police et de douane de disposer d'un dossier complet concernant l'identité exacte et les indications signalétiques de tout visiteur non européen traversant les frontières du pays d'accueil.
Ainsi, les USA, par exemple, qui ont fait un large usage de ce fichage lors des contrôles de passants sur les théâtres d'opérations militaires d'Irak et d'Afghanistan se flattent d'ores et déjà d'avoir collectionné quelques 4 ou 5 millions de fiches, plus précisément d'Arabes et autres musulmans dont ils redoutent des actions terroristes.
Paris, qui est animé de la même intention, pourra ainsi, et surtout à la faveur des fichages opérés avant l'octroi même de visas d'accès en France, s'enorgueillir d'avoir lui aussi commencé à donner forme à ce fichier visant les mêmes ressortissants généralement considérés comme étant tout simplement indésirables.
Ce faisant, le tapage opposé d'ordinaire chaque fois que les atteintes aux libertés individuelles sont en jeu, quand elles concernent particulièrement des citoyens français, se révèle nettement moins bruyant s'agissant des étrangers. Peu de voix discordantes sont venues troubler la sérénité dans laquelle les ministères de l'identité nationale et de l'Intérieur se complaisent en annonçant l'entrée en vigueur du fichage biométrique visant les étrangers.