France24.com - 27.01.2012
Washington exhorte les autorités égyptiennes à lever "immédiatement" l'interdiction de quitter le pays qui pèse sur plusieurs humanitaires américains. Cette interdiction fait suite à des perquisitions menées en décembre dans les locaux de 17 ONG.
AFP - Les autorités égyptiennes ont interdit à plusieurs citoyens américains travaillant pour des ONG de quitter Le Caire, une interdiction que le département d'État américain a appelé à lever "immédiatement", ont indiqué jeudi à l'AFP des responsables.
"D'après ce que nous avons compris, plusieurs Américains travaillant pour des ONG, dont l'International Republican Institute (IRI), ont été empêchés de voyager", a déclaré au Caire le sous-secrétaire d'État américain aux droits de l'homme Michael Posner.
Parmi ceux ayant été empêchés de quitter le pays figurent Sam LaHood, le directeur Égypte de l'IRI et fils du secrétaire américain aux Transports Ray LaHood, ont indiqué à l'AFP des sources aéroportuaires, précisant que cette interdiction avait été prise "sur ordre du procureur général".
Cette mesure devrait tendre encore un peu plus les relations avec les États-Unis après des perquisitions menées en décembre dans les locaux de 17 ONG, dont l'IRI, dans le cadre d'une enquête sur des "financements étrangers illicites".
"Nous appelons le gouvernement égyptien à lever ces restrictions immédiatement et à autoriser ces gens à rentrer chez eux le plus vite possible", a déclaré jeudi à Washington la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland lors d'un point presse, estimant que "quatre ou cinq personnes" étaient concernées par ces interdictions à ce stade.
On leur a interdit de quitter le territoire égyptien, mais ils n'ont pas été arrêtés et leurs passeports n'ont pas été confisqués, a précisé Mme Nuland.
Les États-Unis sont "sérieusement inquiets que des organisations comme IRI et NDI (National Democratic Institute) ou Freedom House qui travaillent depuis longtemps dans ce pays (...), ne puissent pas travailler comme elles le font dans de nombreux endroits dans le monde", a de son côté dit M. Posner.
Les ONG "doivent avoir la possibilité de travailler ouvertement, librement, sans contraintes", a ajouté le responsable américain qui a dit avoir discuté de cette affaire avec des responsables égyptiens.
Les autorités avaient affirmé en décembre que les perquisitions répondaient à une demande "des juges d'instruction chargés de l'affaire des financements étrangers illicites d'organisations non-gouvernementales".
Mme Nuland a précisé que du matériel, qui avait à ce moment été saisi par les autorités égyptiennes, n'avait toujours pas été rendu aux organisations parce qu'il est, selon les autorités égyptiennes, soumis "à la procédure judiciaire" en cours.
Les États-Unis s'étaient dits "profondément inquiets" de ces perquisitions et l'IRI avait estimé "ironique que même à l'époque de Moubarak, l'IRI n'ait jamais été soumise à de tels actes".
Proches alliés de l'Égypte depuis des décennies, les États-Unis ont haussé à plusieurs reprises le ton face aux autorités militaires, au pouvoir depuis la chute, en février, du président Hosni Moubarak suite à une révolte populaire.
Washington a déploré notamment la répression violente de manifestations ou le maintien d'une législation répressive héritée de l'ancien régime.
(http://www.france24.com/fr/20120127-plusieurs-membres-ong-americains-interdits-quitter-le-caire-perquisitions-egypte-humanitaire-etats-unis)