Le prix Sakharov attribué à Guillermo Fariñas

C'est mercredi dernier, à Strasbourg, que le Parlement européen a honoré le dissident cubain Guillermo Fariñas, rendu célèbre par ses 23 grèves de la faim. La dernière en date a duré 85 jours et remonte au 24 février 2010, jour du décès d'Orlando Zapata, un autre gréviste de la faim. Début juillet seulement, Guillermo Fariñas a cessé son jeûn après que le régime eut promis de libérer, avant la fin de l'année, 52 prisonniers politiques détenus depuis le printemps 2003. 41 d'entre eux ont d'ailleurs recouvré la liberté depuis lors et les 11 autres suivront vraisemblablement sous peu, assure le cardinal de la Havane.

Il aura fallu ce sacrifice exceptionnel consenti par Guillermo Fariñas ainsi que de multiples interventions du cardinal Jaime Ortega auprès du pouvoir politique pour aboutir à ces élargissements.

Du côté des autorités, on estime aussi plus "fréquentable" l'église aujourd'hui "débarrassée de ses membres les plus marqués par le franquisme", selon un diplomate qui croit savoir que "Désormais, il s'agit d'une église réellement cubaine et non d'une antenne de l'église fasciste espagnole".

En fait, ni les pressions de Washington, par son embargo toujours en vigueur depuis 1963, ni celles de l'U.E. n'ont ébranlé par le passé la détermination de Cuba de ne rien modifier de son approche des droits de l'homme. Le temps seul et peut-être aussi l'évolution des droits de l'homme sur le plan international ont joué un certain rôle dans le fléchissement constaté ces derniers temps chez Castro en faveur de ces droits.

En contrepartie de cette ouverture, l'U.E. mais aussi les USA semblent réfléchir désormais à une reconsidération de leur position vis-à-vis de Cuba, dans le sens où leurs relations avec lui vont devoir marquer une sensible amélioration.

source : blog de Patrice Bèle
http://blog.lefigaro.fr/amerique-latine/2010/12/cuba-un-prix-sakharov-a-contre-temps.html