Cojaal, l'entreprise japonaise attributaire d'un marché pour la réalisation d'un tronçon de l'autoroute est-ouest, se dit victime d'une mesure abusive des autorités algériennes qui auraient suspendu le paiement de ses situations d'un montant de 1,2 milliard de dollars. Le journal nippon Asahi s'est chargé ce matin de publier cette information, reprise par TSA.
Pour le quotidien japonais, l'Algérie argue du retard considérable accusé par l'entreprise défaillante, à qui il est reproché non seulement d'avoir atteint un taux d'avancement extrêmement faible de 35 % de ses travaux qui bloque par voie de conséquence l'achèvement de tout le projet mais aussi d'avoir "menti sur ses capacités de réalisation tout particulièrement financières".
Le ministre nippon des Affaires étrangères aurait même soulevé le problème de cette société devant son homologue algérien, lors de sa récente visite Alger.
Ce travers qui porte un grave préjudice à l'Algérie montre encore une fois combien ses autorités se conduisent avec un flagrant manque de sérieux sinon avec un vrai complexe d'infériorité vis-à-vis des entreprises étrangères accourues à la curée offerte par le pétrole saharien. Autant les responsables en charge des marchés publics se font-ils extrêmement sourcilleux et pointilleux devant les entreprises privées nationales, qu'ils considèrent avec mépris bien souvent à l'examen de leurs soumissions, davantage ferment-ils les yeux sur les obligations les plus élémentaires légalement requises des étrangers. Il est vrai, certes, que la question du bakchich se pose avec moins de craintes et en termes peu suspicieux avec ces derniers... Sachant cependant les conséquences de ce bakchich sur l'économie nationale, d'une part, et sur la qualité, d'autre part, des prestations attendues des corrupteurs quels qu'ils soient, n'est-il pas temps d'y mettre un terme ?