Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a annoncé à la presse, aujourd'hui, que les autorités militaires comptent distribuer des armes aux populations des régions investies par les hordes terroristes pour se protéger d'elles. C'est à leur demande que la décision a été prise de leur donner satisfaction, a-t-il indiqué.
Une telle information n'a rien en vérité de rassurant, en ce sens qu'il est toujours fort peu recommandable mais surtout très dangereux de placer des fusils de guerre entre des mains peu aptes à les manipuler à bon escient. Les Algériens ont le souvenir encore frais des débordements inacceptables ayant mis en cause les volontaires auxquels ces armes avaient été distribuées, sous le règne de Zéroual, dans le même objectif. Non seulement certaines de ces armes ont fini entre les mains des adversaires mais elles ont été souvent utilisées pour des règlements de comptes personnels n'ayant rien à voir avec la lutte contre le terrorisme.
Cette remarque étant faite, à deux mois du terme assigné aux forces de sécurité pour l'éradication totale du terrorisme, force est plutôt de constater que l'objectif est loin de pouvoir être atteint. Plus grave encore, la présence préoccupante des terroristes, devenue depuis quelque temps récurrente un peu partout au nord du pays, menace désormais la sécurité à l'échelle de toutes les régions côtières ainsi que dans les frontières sud du Sahel.
Bouteflika et ses chantres qui, malgré un échec aussi retentissant, continuent de pavoiser et de chanter la gloriole de la loi dite de réconciliation nationale devraient à présent tirer les conséquences de leurs errements et disparaître de la scène politique. Ils auront échoué sur tous les tableaux, n'ayant réussi, au seul plan du terrorisme, qu'à ramener le pays au tout début des années 90 où les barbares se réclamant de l'islam avaient massacré sauvagement des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à coups de sabres, de haches et de couteaux.
Mais, qui leur fera entendre raison sinon le peuple resté, lui, toujours endormi sur ses lauriers et se satisfaisant des miettes de la rente pétrolière ?