TSA vient de mettre en ligne un cas précis de militant des droits de l'homme qui est harcelé par la gendarmerie, aux commandes, bien sûr, des autorités centrales que la 133è position mondiale de l'Algérie parmi les pays qui portent le plus fortement atteinte aux libertés publiques semble plutôt conforter au lieu de les inquiéter.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que les forces de police, de gendarmerie et de l'armée se distinguent ainsi par des agissements qui dégradent le pays tout entier et ses dirigeants.
Voici l'article in extenso.
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Mohamed Smain dénonce des harcèlements de la gendarmerie à Relizane
TSA du 31.10.2010 - par Sonia Lyès
Mohamed Smain, membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) à Relizane, connu notamment pour avoir découvert et révélé l’existence de charniers dans cette région, a dénoncé dimanche 31 octobre la gendarmerie de la ville, accusée de harcèlements contre son fils et par ricochet contre lui. Mohamed Smain raconte que son fils a été interpellé et gardé à vue par la brigade de recherche de Relizane après une perquisition « musclée » dans sa pizzeria. Cette perquisition est intervenue après la « découverte » de documents administratifs vierges, de deux cartes grises et de deux cartes d'identité dans une enveloppe dans les toilettes du local.
« La démarche semble si cousue de fil blanc qu'il est à se demander comment un "faussaire" peut utiliser comme cachette et dans un lieu public ouvert a tout vent des documents administratifs aussi importants », accuse t-il dans un communiqué. Selon lui, son fils, en dépit de ses dénégations, a été soumis à une « scène de sévices » de la part du commandant de la section de recherche. Emmené à l'hôpital le soir à 20 heures pour des soins, il a été « mis en isolement » à son retour à la brigade, témoigne-t-il. « J’ai été même interdit de communiquer avec lui », précise M. Smain.
Pour ce militant des droits de l’homme, « il est évident qu'à travers le fils, c'est le père qui est visé pour sa défense des droits de l'homme et la sauvegarde de la dignité du citoyen ». Mohamed Smain y voit aussi une volonté « d'humilier un présumé innocent avant même l'examen de son cas et cela laisse penser à n'en pas douter à une mesure de rétorsion contre un plaignant qui a eu le tort de dénoncer à plusieurs reprises le silence d'un service face à des dénonciations répétées d'un trafic de véhicules –preuves à l'appui- et dont l'auteur nommément cité n'est toujours pas inquiété ».
Mohamed Smain rappelle qu’un scénario similaire a eu lieu dans la ville de Maghnia où trois frères ont été placés en détention préventive durant trois ans avant qu’une enquête diligentée par les services présidentiels ne révèle que le scénario avait été finalement monté par les services de police. Le responsable de la sûreté de la police est d'ailleurs depuis en détention provisoire.