Dans l'"Algérie tout va bien", si les automobilistes ne sont pas contraints, sous la menace des armes à feu, de s'arrêter sur les routes par des terroristes islamistes ou autres apprentis gangsters pendables, qui les rançonnent ou les détroussent quand ils ne leur piquent pas leur véhicule, ce sont des petits voyous, barrant la route avec des troncs d'arbres ou de gros cailloux, qui les surprennent au sommet d'une côte sinon dans un virage dangereux où la vitesse est réduite, pour les obliger à s'arrêter avant de les voler et de les violenter parfois même au grand jour.
D'autres fois, ces mêmes voyous s'insinuent entre les files de véhicules avançant lentement à l'approche des barrages de police pour, sous la menace de couteaux, délester conducteurs et passagers de leurs biens. Ainsi, les porte-feuilles, les attaché-cases, les téléphones portables, les bijoux et les montres changent subitement de propriétaires sous les yeux ahuris des autres automobilistes préférant par lâcheté bloquer leurs fenêtres et se faire tout petits sur leur siège.
Les attaques de ces minables se révèlent encore plus cruelles à l'égard des femmes seules envahies très vite par la panique et se délestant de leurs bijoux et de leur sac à main.
À côté de ces scènes récurrentes et toujours pitoyables contre lesquelles il est toujours rare que la force publique intervienne à temps - quand elle veut bien intervenir, ce qui est plutôt rare - pour mettre fin à des agissements criminels qui replacent le pays dans une insécurité effroyable, des bandes de jeunes innovent en s'attaquant à distance et sans raison à coups de pierres à des automobilistes roulant sur les autoroutes, mettant leur véhicule dans un état lamentable et blessant même conducteurs et passagers. C'est le cas précisément de cette quinzaine de véhicules pris, en pleine nuit, sous la furie d'écervelés à la sortie de la ville frontière de Maghnia, et que rapporte en détail le correspondant du journal El-Watan.
Il faut croire que si des lois existent effectivement pour protéger la société de cette espèce de délinquants fort malfaisants, force est de douter de leur réelle application sur le terrain ou encore de supposer que les passe-droits gangrènent le milieu judiciaire qui les libère trop vite avant même d'avoir payé leur dette à la société. Sinon, comment expliquer que de tels excès continuent à se multiplier au lieu de tendre vers leur disparition ?
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