Une minuscule maison d'édition classée 103è en France,
les Éditions Héloïse d'Ormesson, a crevé le plafond des ventes avec l'œuvre à succès, traduite dans 35 langues, de Tatiana de Rosnay, ayant pour titre
Elle s'appelait Sara.
Il s'agit de l'histoire écrite en 2003, et en anglais, d'une journaliste américaine qui enquête sur le sort d'une fille de 10 ans déportée lors du Vel'd'Hiv par la police française durant la Seconde Guerre mondiale.
Inconnue du monde de l'édition, l'auteure Tatiana de Rosnay avait déjà publié sans succès, chez Plon, huit ouvrages dont les ventes tournaient à peine entre 2000 et 3000 exemplaires. Plon a refusé d'ailleurs d'éditer le dernier manuscrit.
Par chance, la rencontre entre Tatiana et Héloïse d'Ormesson a non seulement débouché sur la publication de l'ouvrage mais propulsé ses ventes à des sommets inattendus. Aujourd'hui, grâce à lui, la petite maison d'édition sort de l'ombre et la fortune de l'auteure est faite, d'autant qu'un film en préparation adapte le best-seller et que les droits des précédents ouvrages publiés par Plon ont été rachetés pour relancer leur tirage et leurs ventes.
Les secrets de l'édition littéraire sont ainsi faits qu'il est quasiment impossible de prévoir à l'avance le sort final d'une œuvre, surtout quand elle est signée d'un auteur inconnu. L'ouvrage de Nietzsche
Ainsi parlait Zarathoustra en est le parfait exemple. Tous les éditeurs avaient au départ refusé tout net de le publier, excepté un seul qui s'était borné à en tirer à compte d'auteur 120 exemplaires seulement. Mais sitôt l'ouvrage mis en vente, révélant immédiatement un intérêt exceptionnel des lecteurs, tous les éditeurs de la planète avaient accouru auprès de l'auteur pour tenter de lui arracher les droits de publication.
Inversement, aussi, il arrive qu'un ouvrage se vende bien mal lors de sa première apparition et qu'il n'atteigne la célébrité qu'après des décennies. N'est-ce pas le cas de Mme Bovary, de Le rouge et le noir, etc. ?