Le colonel Abdoulaye Badié, numéro 2 de la junte militaire au pouvoir au Niger, ainsi que deux autres officiers supérieurs ont été arrêtés, le premier mercredi et ses collègues hier. Ils sont soupçonnés de fomenter un coup d'État militaire, à deux semaines d'un référendum constitutionnel censé amorcer la transition vers la démocratie.
Le colonel était le le secrétaire permanent du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte), soit le numéro deux du régime mis en place après le coup d'Etat de février contre le président Mamadou Tandja (1999-2010).
L'arrestation du numéro 2 de la junte survient alors que le Niger, pays sahélien très pauvre et en proie aux actions d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) - qui y a enlevé mi-septembre au nord sept expatriés, dont cinq Français -, s'est engagé dans un processus de transition politique.
Une source proche de la présidence, précise France 24, a affirmé que le colonel Amadou Diallo, limogé vendredi de son poste de ministre de l'Equipement, a également été "arrêté ce matin par la gendarmerie".
Les colonels Badié et Diallo, tous deux membres du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte), et le lieutenant-colonel Sidikou, qui n'en fait plus partie, sont "détenus actuellement à la gendarmerie", a-t-on précisé. Un autre militaire est recherché.
Les trois détenus "sont accusés de tentative de déstabilisation du régime, un projet qu'ils concoctaient depuis trois mois aux fins de prolonger la transition", ajoute-t-on, en évoquant des divergences anciennes au sein de la junte sur le terme de ce régime d'exception.
Un référendum constitutionnel doit en principe se tenir le 31 octobre avant une présidentielle le 31 janvier 2011 en vue de clore la transition et rétablir un régime civil en avril.
Rappelons que la junte militaire a accédé au pouvoir après le coup d'Etat de février contre le président Mamadou Tandja (1999-2010), qui avait créé une grave crise en changeant en août 2009 la Constitution pour pouvoir se maintenir au pouvoir au terme de son second mandat.