Une dépêche de l'AFP, reprise par l'Express, est consacrée spécialement aujourd'hui à la dérive de l'UDC, ce parti extrémiste suisse qui a tant fait parler de lui durant la dernière campagne contre l'érection de minarets dans le pays.
Cette fois, le fiel de ce mouvement est dirigé contre les Roumains et les Ritals, sous forme d'affiches les assimilant à des rats grignotant du fromage helvétique.
Jetons donc un coup d'œil à cet article très édifiant !
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Suisse: la droite populiste frappe avec une nouvelle campagne xénophobe
Genève - L'UDC, le parti de droite populiste suisse, notoirement xénophobe, a avoué vendredi être à l'origine d'une mystérieuse campagne publicitaire assimilant Roumains et Italiens à des rats grignotant un fromage helvétique et ayant provoqué un scandale dans le Tessin (sud).
Le président de la section tessinoise de l'Union démocratique du centre (UDC), Pierre Rusconi, a reconnu que son parti avait commandé les affiches controversées au cours d'un point de presse suivi par une horde de journalistes italiens et suisses.
La soixantaine d'affiches placardées depuis lundi dans le canton frontalier de l'Italie montrent trois rats à la mine patibulaire, représentant Bogdan, un voleur roumain, Fabrizio, un carreleur italien, ainsi qu'un certain Giulio, avocat qui n'est autre que le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, explique le site internet www.balairatt.ch ("Les rats dansent").
Le site dénonce en substance l'invasion" de plus de 40.000 travailleurs frontaliers italiens dans le Tessin ainsi que "la criminalité importée". "C'est une campagne qui porte sur des situations dont les personnes souffrent dans le canton, comme la criminalité des Roms ou encore la présence de frontaliers italiens qui risquent de faire perdre leur travail à des Suisses", a précisé à l'AFP M. Rusconi.
Il justifie son silence par le fait que "personne ne se serait intéressé à l'affiche si l'UDC avait donné d'emblée son nom".
De fait, la stratégie a payé. Mais, après plusieurs jours de conjectures qui ont également visé le deuxième parti de droite populaire tessinois, la Lega ou encore un entrepreneur voulant promouvoir les fromages suisses, le nom de l'UDC n'a pas réellement surpris. "Cette campagne n'est pas étonnante de la part de ce parti", explique ainsi le président du Parti socialiste tessinois, Manuele Bertoli.
Il rappelle que l'UDC s'est déjà fait remarquer dans le passé avec des campagnes de la même veine, mettant en scène des moutons blancs suisses expulsant du pied un mouton noir étranger, des corbeaux représentant des Roumains et des Bulgares grignotant le drapeau helvétique ou encore une femme en voile intégral devant des minarets en forme d'ogive nucléaire.
Pour M. Bertoli, le parti ne fait que surfer sur les peurs "exacerbées par la crise et le chômage", sujet particulièrement sensible dans les cantons frontaliers comme le Tessin. Ce dernier enregistre un chômage particulièrement élevé (4,7%) par rapport au reste du pays (3,6% en août).
Il y a un an, à Genève, un parti local avait ainsi également franchi "la ligne rouge" en qualifiant les frontaliers de "racaille" et de "criminels étrangers".
Reste que l'affaire a créé un malaise au Tessin et en Italie dans un contexte de tensions grandissantes après l'appel en septembre de la Lega à mettre les Roms "dehors ou dans des camps".
AFP/Greg Wood