Claude Guéant, ministre français de l'Intérieur et ancien directeur de la police nationale, semble être l'alter ego de Brice Hortefeux, tous deux exécutant à la lettre la politique chère à Sarkozy de lutte sans concession contre l'immigration, qu'elle soit légale ou illégale, et de manière moins franche et plus sourde contre l'islam. Les dérives du trio continuent sans trêve de défrayer la chronique en France et de porter gravement atteinte à l'image d'un pays se disant pourtant laïque et ouvert aux droits de l'homme.
SOS Racisme épingle cette fois et poursuit en justice Claude Guéant qui s'est rendu coupable par deux fois au moins d'avoir tenu récemment des propos racistes inacceptables.
Voici l'article que le journal Le Point consacre à ce sujet.
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Le Point.fr - 20.04.2011
L'association accuse le ministre de l'Intérieur d'incitation à la discrimination raciale après ses propos sur les "problèmes" posés par certains musulmans.
SOS Racisme annonce mercredi avoir saisi la Cour de justice des propos du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, relevant, selon elle, de l'incitation à la discrimination raciale et qu'elle juge contraires à la Constitution. L'association estime que les propos réitérés du ministre sur les musulmans et l'islam "ne sont pas un simple dérapage", mais s'inscrivent dans un discours récurrent "fondé pour l'essentiel sur la xénophobie et la discrimination". La Cour de justice de la République statue sur des infractions commises par les ministres pendant l'exercice de leurs fonctions. Outre SOS Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), l'association "SOS Soutien ô sans-papiers" et un élu local ont déjà annoncé leur intention de porter plainte contre Claude Guéant.
Dans sa requête, SOS Racisme rappelle les propos de Claude Guéant le 4 avril en Loire-Atlantique, où il avait déclaré : "En 1905, il y avait très peu de musulmans en France ; aujourd'hui il y en a entre 5 et 6 millions. L'accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème." Le texte évoque également des propos tenus au journal Le Monde le 15 mars. Le ministre de l'Intérieur expliquait que "les Français ont le sentiment que les flux (migratoires) non maîtrisés changent leur environnement". "Ils ne sont pas xénophobes. Ils veulent que la France reste la France."
"Propos d'une extrême gravité" (Dominique Sopo)
SOS Racisme reproche en outre au ministre d'avoir, le 21 mars, expliqué à un journaliste du Figaro Talk pourquoi Nicolas Sarkozy avait eu raison de prendre "la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et puis la Ligue arabe et l'Union africaine" concernant la Libye. "Ces propos sont d'une extrême gravité, en contradiction totale avec les valeurs de la République, valeurs qu'un ministre se doit de promouvoir et non de contribuer à affaiblir", estime Dominique Sopo, président de SOS Racisme. Brice Hortefeux, prédécesseur de Claude Guéant, avait été condamné pour injure raciale le 4 juin dernier.
L'opposition de gauche accuse Claude Guéant de reprendre systématiquement, depuis sa prise de fonctions en février dernier, les thématiques du Front national. Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a estimé que Claude Guéant, est "devenu le ministre du FN". La présidente du parti d'extrême droite, Marine Le Pen, a de son côté ironisé sur ce proche de Nicolas Sarkozy, estimant qu'il méritait d'être fait "président d'honneur" du FN.