Sur proposition de l'UGCA (Union générale des commerçants algériens), le gouvernement a retenu le principe de faire assurer un service minimum par les commerçants de produits alimentaires durant les fêtes. Les textes devant organiser ce service minimum seraient en préparation, indique le ministre du Commerce. Mais la question lancinante est de savoir si le projet n'est pas un simple coup d'épée dans l'eau, comme en ont l'habitude les Algériens, plutôt blasés par les multiples promesses non tenues.
Lors de la dernière fête de l'Aïd-el-Fitr ayant marqué la fin du ramadhan, les habitants des cités urbaines en particulier, au nord comme au sud, à l'est comme à l'ouest, ont en effet été anormalement privés durant près d'une semaine de l'accès aux produits de base, comme le lait, le pain, les articles d'épicerie, les fruits et légumes, les viandes, etc. Toutes les boutiques, à l'exception de quelques rares d'entre elles, étaient closes sans raison.
Des chaînes interminables s'étaient alors constituées à longueur de journée devant les boulangeries ou les épiceries distribuant du lait, exceptionnellement ouvertes durant quelques heures.
Si encore, dans les foyers, l'on peut supposer que les ménagères les plus avisées aient pris les précautions d'usage pour s'approvisionner préalablement en farine et semoule pour préparer elles-mêmes des galettes répondant à la pénurie de pain, il reste quand même inadmissible que les visiteurs et les gens vivants seuls ici ou là ne puissent trouver un restaurant ouvert dans n'importe quelle ville du territoire.
Ce type d'aberrations propres à l'Algérie vient en fait du laxisme et du laisser-faire des pouvoirs publics dirigés le plus souvent par des jean-foutre ou des ignares, davantage intéressés par leur carrière que par leur devoir de servir le peuple pour lequel ils sont payés.