Portrait d'Abou-Zeid le terroriste le plus recherché au monde après Benladen
2 participants
Auteur
Message
Nassima
Nombre de messages : 263 Date d'inscription : 02/06/2007
Sujet: Portrait d'Abou-Zeid le terroriste le plus recherché au monde après Benladen Jeu 23 Sep - 18:31
Le magazine l'Express nous livre un portrait presque complet du terroriste islamiste le plus sanguinaire, devenu aujourd'hui le maître du Sahel.
C'est lui qui s'est attribué l'assassinat en juillet dernier de l'otage français Germaneau. C'est également lui qui revendique le rapt, il y a une semaine, des 7 étrangers, dont 5 Français, de la mine d'uranium d'Arlit, au Niger.
Une formidable concentration de forces militaires et de services secrets s'est déclenchée autour de lui ces derniers jours. Les Français, les Américains mais aussi les Mauritaniens, les Nigériens et enfin les Algériens le traquent sans réussir jusqu'ici à le localiser.
Voici donc ce portrait dressé par l'Express. **********************************************************************************
Abou Zeid, l'émir sanguinaire du Sahel
Par Marie Simon, publié le 23/09/2010 - L'Express
Les otages capturés au nord du Niger se trouveraient aux mains des hommes de cet islamiste algérien qui dirige l'une des brigades d'Al Qaeda au Maghreb islamique.
Abelhamid Abou Zeid. La France et le Niger ont rapidement évoqué ce nom dans le cadre de l'enquête sur l'enlèvement de sept collaborateurs d'Areva, la semaine dernière dans le nord du pays. Confirmation d'Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) dans un message diffusé par Al Jazira: l'enlèvement a été réalisé sous la direction de cet homme dont le nom charrie de nombreuses craintes.
Cet islamiste radical qui dirige l'une des brigades d'Aqmi est en effet considéré comme responsable de l'assassinat en 2009 de l'otage britannique Edwin Dyer et de la mort en juillet de l'otage français Michel Germaneau. Il est décrit comme jusqu'au-boutiste, brutal et fanatique.
Âgé de 44 ou 48 ans, selon les sources, l'Algérien sillonne la vaste bande sahélienne avec ses commandos rapides depuis longtemps déjà. Depuis une vingtaine d'années, selon La Voix du Nord: "Il devient membre à 24 ans du comité local du Front islamique du salut (FIS)". "Natif du Sud-Est algérien, frontalier de la Tunisie, connu pour sa tradition rigoriste, il a rejoint le maquis dès les premières années de l'insurrection islamiste armée en 1992", ajoute La Croix qui retrace son parcours.
Itinéraire d'un islamiste fanatique
Après s'être concentré sur l'est algérien pendant les années 1990, il entre "sous les ordres d'un chef islamiste déjà fameux, Abderezak El Para, au sein du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC)", poursuit La Croix. Il se dirige alors plus au sud de l'Algérie, et participe à l'enlèvement de 32 touristes européens en 2003. C'est à cette occasion, raconte un journaliste algérien cité par La Voix du Nord, que "les premières photos de lui ont été prises par les otages" puis "publiées dans des médias allemands après leur libération".
D'après le quotidien régional, "ces images montrent un homme de petite taille, presque frêle, portant une courte barbe". On l'aperçoit aussi dans ces images non datées de France 24.
Dès le début des années 2000, les hommes du GSPC commencent à se lier à Al Qaeda. Jusqu'à ce que les émirs du Sahel rebaptise le GSPC en "Al Qaeda au Maghreb islamique" en signe d'allégeance à la nébuleuse d'Oussama Ben Laden, en 2007.
Parmi ces émirs, Abou Zeid n'est pas le moins actif... Jean-Pierre Filiu, auteur des Neuf vies d'Al Qaeda, estimait cet été qu'il cherche à "se distinguer aux yeux des chefs d'Al Qaeda, au Pakistan, qui considèrent toujours Aqmi comme une formation périphérique, bien trop absorbée dans des intrigues locales. C'est lui qui a ouvert le front du Niger, avec le kidnapping de l'envoyé spécial de l'ONU, de nationalité canadienne, libéré 22 avril 2009. C'était une première. Depuis, les embuscades se multiplient dans le nord du pays".
Là justement où les collaborateurs d'Areva et de Satom ont été enlevés en pleine nuit la semaine dernière. Deux semaines plus tôt, une colonne de huit Toyota avait été repérée dans la région, selon les informations transmises dès le 1er septembre par le préfet du département d'Arlit à la direction d'Areva au Niger. Un "commando rapide" typique du mode opératoire des hommes d'Abou Zeid, plus ambitieux géographiquement et encore plus expéditifs que ceux des autres brigades, comme celle menée par un autre Algérien, Mokhtar Belmokhtar.
Tensions avec une autre brigade d'Aqmi
Selon Jean-Pierre Filiu, la "katiba" (brigade, ndlr) de ce dernier est implantée depuis plus longtemps dans la région. "Sa formation a multiplié attentats, enlèvements et agressions. Elle a déjà tué aussi: quatre touristes français en décembre 2007 dans l'est de la Mauritanie. Mais elle est dangereuse mais moins agressive que les commandos rapides d'Abou Zeid", estime le chercheur.
L'une de nos correspondantes en Afrique le citait dans les pages de L'Express en 2002, sous le surnom de "MBM". Ce n'est pas le seul qu'il ait acquis: on l'appelle aussi "Mister Malboro". "Mokhtar Belmokhtar a contracté une série d'accords explicites ou tacites avec des réseaux de trafics divers (armes, cigarettes, drogues, migrants illégaux). Les trafiquants apprécient une certaine forme d'ordre, poser des bombes en permanence ne serait pas bon pour leur activité. Ce genre de préventions embarrasse beaucoup moins Abou Zeid", estime le spécialiste d'Al Qaeda.
Les tensions se seraient récemment accrues entre ces deux factions. Des sources au Mali ont affirmé que Mokhtar Belmokhtar, homme d'argent, était "sous pression" de la branche radicale d'Abou Zeid. D'après un ancien officier des services algériens cité par La Croix, "ce conflit ouvert" pourrait contrecarrer les plans d'Aqmi dans la région et contribuer à "la chute" d'Abou Zeid.
Nombre de messages : 174 Date d'inscription : 17/03/2007
Sujet: Re: Portrait d'Abou-Zeid le terroriste le plus recherché au monde après Benladen Mer 27 Oct - 20:41
D'après le journaliste Anis Rahmani (de son vrai nom Mohamed Mokedem) et directeur du quotidien Ennahar, le vrai nom de Abou Zeid est Mohamed Ghadir, ancien contrebandier devenu un militant du FIS. Il est né à Debdeb, une localité proche de la frontière libyenne et il est blanc de peau.
Les services l'avaient jusqu'ici confondu avec Abid Hamadou, noir de peau, originaire de Touggourt mais également ancien contrebandier et militant du FIS. Ce dernier serait tombé dans les années 90 sous les balles de l'ANP, mais son décès ne semble pas avoir été enregistré à l'état-civil, précise encore Rahmani dans un entretien avec ses confrères de l'AFP, repris par TSA.
Rahmani déclare être convaincu de cette identification après avoir montré les photos des deux hommes à leurs mères respectives et à Camatte, l'ancien otage français libéré en février dernier.
Portrait d'Abou-Zeid le terroriste le plus recherché au monde après Benladen