Le Monde diplomatique consacre ce mois-ci un intéressant article à la station d'écoutes israélienne installée dans le Neguev.
Puisées à bonne source, les informations mises à la portée du lecteur indiquent que Tel Aviv intercepte non seulement les appels téléphoniques mais aussi les courriers électroniques et autres procédés de communications émis du Proche-Orient, d’Europe, d’Afrique et d’Asie.
Le voici, pour la partie rendue publique, la suite étant contenue dans l'édition papier qu'il faut se procurer éventuellement.
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Une station d’écoute dans le Néguev
Ici travaillent des espions israéliens
Au nom de la lutte contre le terrorisme, nombre de pays ont déployé des systèmes d’écoute, en dehors de tout contrôle judiciaire. Le réseau Echelon, le plus célèbre d’entre eux, associe notamment les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ignorée jusqu’ici, la base israélienne d’Ourim est l’une des plus grosses stations d’espionnage du monde.
Par Nicky Hager
A une trentaine de kilomètres de la prison de Beer-Sheva — où les passagers de la « flottille pour Gaza » furent brièvement détenus après l’assaut sanglant du 31 mai dernier —, en direction de la bande de Gaza, se trouve l’installation d’espionnage la plus importante d’Israël. Cette base, jamais dévoilée jusqu’ici, est constituée de lignes d’antennes satellites interceptant en secret appels téléphoniques, courriers électroniques et autres types de communications émis du Proche-Orient, d’Europe, d’Afrique et d’Asie.
La puissance d’Israël dans la région est souvent associée à ses forces armées, à son arsenal nucléaire et à ses services d’action clandestine (Mossad). Mais ses capacités de collecte électronique d’informations paraissent tout aussi importantes, qu’il s’agisse de surveiller gouvernements, organisations internationales, sociétés étrangères, organisations politiques et individus. Le travail d’espionnage s’effectue majoritairement depuis cette installation située aux abords du désert du Néguev, à environ deux kilomètres au nord du kibboutz d’Ourim. Nos informateurs ont travaillé dans le milieu du renseignement israélien, et connaissent cette base de première main. Ils décrivent des lignes d’antennes satellitaires de tailles variées et, de part et d’autre de la route 2 333 qui conduit à la base, des bâtiments et des baraquements. De hauts grillages, des barrières et des chiens protègent le domaine. Comme chacun peut le constater sur Internet, les images satellites de ce lieu ne sont pas brouillées. L’œil averti y distingue sans peine tous les éléments caractéristiques d’un poste de surveillance électronique. Un grand cercle dans les champs indique l’emplacement d’une antenne de recherche de direction (HF/DF), destinée à l’observation maritime.
La base d’Ourim fut établie il y a des décennies afin de surveiller les communications internationales transitant par le réseau satellitaire Intelsat, relais téléphonique majeur entre différents pays. Son activité s’étendit aux liaisons maritimes (Inmarsat), puis grossit rapidement (...)