Conformément à la décision prise lors du 10e Congrès de l’Union des journalistes arabes, tenu au Caire en octobre 2004, l’Observatoire arabe de la liberté de la presse et de l’information vient d’être inauguré, à Rabat, sous la présence de la Fédération internationale des journalistes, rapporte le journal marocain, Libération, de ce matin. C’est à Younès Moujahid, secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine qu’est dévolue, pour l’instant, la charge de la gestion de ce nouvel organe dit de veille.
Libération indique, d’autre part, que "L’Observatoire… est en charge de faire l’inventaire et de suivre toutes les violations faites à la liberté de la presse dans les pays arabes...", avant d’ajouter que "ses sources d’information se trouvent dans les rapports des différents syndicats de presse de pays membres de l’Union des journalistes arabes", ou dans ceux "élaborés par des organisations étrangères spécialisées" ou encore dans ceux rédigés par ses soins propres.
"L’objectivité et l’honnêteté intellectuelle sont deux préalables à la rédaction des rapports de cet observatoire", rassure Younès Moujahid qui complète : "Le pendant de la liberté de la presse est bel et bien le respect de la déontologie. Le droit à l’information n’a de valeur que si l’information est vérifiée et que (si) la pratique journalistique s’éloigne de la rumeur."
Il faudrait peut-être saisir cette occasion pour mettre en exergue une notion capitale dans la fonction du journaliste : s’il est bel et bien du devoir de ce dernier d’informer le lecteur sur tous les aspects visibles ou cachés d’un évènement ou d’un simple fait ordinaire, et même de les commenter, il ne lui est pas permis en revanche de prendre parti dans le corps même dudit article. C’est en cédant trop souvent à ce genre de faiblesse que la presse contribue volontairement ou pas à l’essor des dictatures mises en place dans la plupart des pays sous-développés. Non pas que le journaliste n’ait pas droit de dire le fond de sa pensée, par rapport à un sujet précis, politique ou autre, mais il ne doit le faire que dans la place qui lui est spécialement réservée : l’éditorial ou la chronique. Partout ailleurs, il doit se contenter de donner son information dans les règles strictement fixées par la déontologie, sans plus.
Cela dit, il faut reconnaître que le métier de journaliste n’est pas une sinécure, d’autant que la corporation le paie par son sang : 155 journalistes y auraient perdu la vie dans la seule année 2006, dont 69 seulement en Irak. Néanmoins, il y a quand même lieu de faire la part des choses, chaque métier ayant ses avantages et ses inconvénients.